Inflation

Publié le 19 février 2009 par Jfa

Avec le “protectionnisme”, il me semble un autre débat nécessaire: et si la sortie de crise passait par la relance d’une inflation maîtrisée (de l’ordre de 5 à 10 % l’an pendant quelques années) ? Certes, les possesseurs de capitaux y perdraient, mais les autres ..?

Les salariés français ont perdu du pouvoir d’achat, notamment depuis 2002, et cela n’est hélas pas fini. En Euros constants, les salaires ont baissé. Ceux des fonctionnaires baissent, eux, depuis le milieu des années 90. Par contre, les prix ont augmenté, et les rémunérations du capital avaient, avant la “crise”, quant à eux, très largement flambé. Enfin, si l’épargne française reste élevée part rapport aux autres pays développés, les bas de laine ont largement été écornés ces dernières années.

L’inflation c’était, avant,  la mise en marche accélérée de la “planche à billets”: une émission de monnaie supérieure à la demande solvable. Ce n’est plus maintenant, pour la plupart des économistes, et c’est dommage, que la simple hausse des prix. Une hausse largement supérieure, notamment depuis l’avènement de l’Euro, aux statistiques officielles.

Une inflation relativement élevée a été un des moteurs de l’élévation du niveau de vie des “30 glorieuses” (de 1945 à 1975). Elle a notamment permis l’équipement et l’accession à la propriété de leur logement, avec des crédits à taux fixes, d’un nombre important de français modestes.

Au delà de ses inconvénients, et il y en a si le mécanisme n’est pas maîtrisé, c’est une bonne affaire pour les personnes et les institutions publiques endettées et l’on ne voit pas comment les USA, pour ne citer qu’eux, pourraient faire autrement que de réduire leur endettement abyssal autrement que par la planche à billets..

L’inflation, notamment, gêne essentiellement les possédants, d’autant si les salariés obtiennent des mécanismes d’indexation des salaires. de fait, elle favorise l’investissement.

Certes, comme pour des mesures protectionnistes, il n’y a pas de solution franco-française mais européenne.  Alors, sans me déclarer partisan d’une relance de l’inflation par la BCE (qui y est farouchement opposée), c’est là, je crois, un sujet de réflexion et de débat qui vaut mieux que les ukases et le mépris affichés des tenants de la pensée unique libérale.

- Lecture: papier contre électronique. InternetActu.

- A lire: “Sémiotique de la crise”, à partir du passionnant blog de Paul Jorion.

- Antilles françaises: histoire d’un échec. Le Monde.

- 700 policiers pour 1 600 habitants. Quand ?  A l’occasion du derier déplacement présidentiel à Daumeray (Maine et Loire) pour visiter l’exploitation agricole d’un UMP du cru: Gendarmes, RAID, GIPN, GSPR, hélico,… NouvelObs . Mais, pour le spectacle sarkozien, ne parlons pas d’économies.

- “Encore un effort, M. Sarkozy!”. Marianne.

- “Bons résultats chez PPR (Pinault-Printemps-Redoute), qui licencie à la Fnac et chez Conforama” (1 200 postes). Le Monde.

- Réalité des statistiques policières et conséquences de la “culture du résultat”. Libération. Ou quand il faut faire l’âne pour avoir du son…

- “Pourquoi les entreprises préfèrent les “départs volontaires” aux licenciements secs”. Le Monde.

- Paradis fiscaux. “La banque suisse UBS a annoncé jeudi qu’elle entendait contester en justice la demande du fisc américain de lui livrer des informations sur 52.000 comptes secrets détenus par des Américains… représentant quelque 14,8 milliards de dollars d’actifs”. AFP/Le Monde.

- La Sorbonne occupée… Le Monde. Rajeunirais-je ?

- Et quel magnifique costar taillé pour N. Sarkozy: “Monsieur le Président, vous ne mesurez peut-être pas la défiance…”. Le Monde.