Les diners de famille vous connaissez ? Oui, ce truc chiant qui se produit chaque année mais auquel on est obligé d'assister sous peine d'être montré du doigt
par les bien-pensants... C'est sans aucune arrière pensée que j'écris sur ce sujet aujourd'hui...J'entends déjà ceux qui murmurent seuls devant leur écran que c'est pour gagner les places de cinéma
promises par Over-blog. Sachez que je vous méprise.
Mais revenons à nos moutons...quoique je ne sois friand de gigot que s'il est accompagné de flageolets. Un diner de famille c'est forcément un événement. Une
chose pour laquelle on se prépare à l'avance. On commence par bien ranger la maison, le ménage est fait à fond, rien ne traine nulle part. Le couloir ressemble à la galerie des glaces...sans glaces
mais ça a quand même du cachet. On dresse la grande table, les domestiques enfants sont au garde à vous. Enfin la sonnette retentit. Des sourires
de circonstance s'affichent sur tous les visages. Un vrai plaisir de revoir tous ces cons.
Chacun prend place autour de la table même mamie Huguette qui ne tient pas sur sa chaise, n'a pas une seule dent et, comble de l'horreur, pue des pieds autant
qu'un fromage de brebis qui traine depuis 6 mois dans le frigo. On dépose les mets sur la table tout fumant, quasiment suintant l'hypocrisie. Tout le monde prend sa fouchette et attaque la viande
avec gourmandise. Sauf mamie Huguette qui choisit de prendre le couteau et de se couper le doigt, la vieille bique. Elle le fait exprès c'est sur. Tout le monde l'entoure pour mieux constater que
ce n'est qu'une égratignure. L'oncle Robert, Bob pour les intimes, grogne un peu. Il va finir par mourir avant elle sans avoir pu profiter de l'héritage. D'ailleurs il faudrait peut être qu'il
annonce son cancer...et puis après tout qu'importe c'est la famille, ces choses là ça ne les touchent pas.
Un diner de famille pour le prix d'une séance
de ciné...
Les conversations vont bon train. Tata Ernestine, la femme de Bob s'extasie d'avoir encore perdu 200 grammes avant-hier en faisant du
jogging...officiellement...en fait c'était en faisant du sport avec Jean-Marie, un ami de la famille, légérement réac' et profondément catho. Mais on ne dit pas ces choses là devant la famille,
même si Bob est au courant et apprécie même la situation. Le mariage n'était qu'une couverture pour cacher son homosexualité. Le dessert arrive sur la table. Mamie Huguette qui ne pipait mot
s'étrangle avec un morceau de papaye de la salade de fruit. On hurle au complot, au meurtre, à l'assassin. Hélas pour Bob la vieille a encore de l'énergie et recrache le fruit. Toujours pas
d'héritage. Quelle poisse.
Mais cet incident à fait se délier les langues, des piques fusent de partout. On apprend qu'Ernestine porte des bas à varice, que papa trompe maman avec suzanne la
nounou du petit, que je sors avec le curé et que mamie Huguette en 1940 était une friponne. Ainsi donc ses deux cons de fils seraient l'un le résidu d'un officier nazi, toujours très chic, arborant
une divine moustache, l'autre, Bob est le produit d'un simple soldat américain qui fumait des lucky et beuglait "oh my god" en faisant son affaire à la sulfureuse Huguette avant de se mettre à
pleurer après l'orgasme.
"Bon appétit messieurs."