[Parution in Journal du Jeune Praticien n°358 de juin 1996]
Les raffinements d’une technologie novatrice peuvent finir par réhabiliter une technologie plus ancienne… que cette technologie moderne devait précisément condamner ! Comme l’expliquent (Pour la Science n° 182) Michaël Geis et John Angus, à propos des films de diamants semi-conducteurs. Constituant d’excellents semi-conducteurs (meilleurs que les semi-conducteurs classiques, aux températures supérieures à 100°C), ces composants d’avant-garde, à base de diamant, pourraient en effet « servir à réaliser des microtubes à vide (cathodes froides, triodes submicroniques) ayant une puissance et une fréquence d’émission supérieures à celles des transistors au diamant ». En fin de compte, cette technologie de pointe (les semi-conducteurs au diamant) pourrait ainsi conduire à la restauration d’une technologie surannée (celle des tubes à vide, comme les lampes des vieux postes de TSF) que les transistors (et autres semi-conducteurs) avaient pourtant éclipsée depuis les années 1960 ! On pourrait qualifier ce phénomène d’ « énantiodromie technologique » (retournement d’une chose en son contraire), à l’image du proverbe « De l’épine naquit la rose ».