Comme prévu, personne n’est satisfait des mesures annoncées par Sarkozy hier
soir.
Il y a ceux qui l’accusent, en substance, de dépenser de l’argent qu’il n’a
pas, il y a ceux qui bénéficieront de ces mesures mais les trouvent
insuffisantes et il y a ceux plus nombreux, très nombreux qui n’ont rien
obtenus et qui se considèrent comme les dindons de ce qu’on a du mal à
qualifier de farce tellement la situation est grave.
C’est oublier que cette crise est arrivée sur une situation budgétaire déjà
extrêmement dégradée (merci à tous les gouvernements depuis 30 ans) qui ne
laisse qu’une marge de manœuvre quasi nulle au Gouvernement à
Sarkozy !... La Cigale, ayant chanté pendant 30 ans, se trouva fort dépourvue
quand la crise fut venue !
Cette crise devrait pourtant nous rappeler une évidence qui est que la
hausse ou même le maintient du pouvoir d’achat n’est pas un droit mais la
récompense d’un travail collectif !...il est étroitement lié à la croissance, à
un accroissement de la richesse nationale.
Elle devrait également nous rappeler que cette richesse, ce sont les
entreprises qui la créent et que lorsque les temps sont difficiles il faut
plutôt se demander comment on peut les mettre dans les meilleurs conditions
pour le faire plutôt que de les désigner comme des boucs émissaire à la
vindicte populaire et leur imposer brutalement un carcan populo-social,
contre-productif, dont elles ne pourront plus se libérer lorsque les beaux
jours reviendront (pour peu qu’ils reviennent).
Elle devrait également nous rappeler que lorsque que cette richesse vient à
diminuer, l’Etat au nom de la collectivité nationale peut faire le choix de
faire jouer la solidarité nationale pour aider les plus exposés mais cela
suppose d’une manière ou d’une autre à prendre d’un côté pour donner de
l’autre.
Or, il y a 2 manière de pratiquer pour « prendre d’un côté pour donner
de l’autre » : la facile et la difficile et que croyez vous qu’a choisi
Sarkozy…..la……….la…………la facile, gagné !!!
La facile étant, vous l’aurez deviné, le recours à l’emprunt.
Parce que, contrairement à ce que veut faire croire l’opposition, les
milliards distribués ne sont pas des milliards gratuits, il va bien falloir un
jour les payer ou en l’occurrence les rembourser !...ce n’est que partie remise
!
Bien évidemment, on me rétorquera que l’on peut s’endetter en période
difficile et rembourser en périodes fastes mais période faste ou période maigre
cela fait 25 ans que la France n’a pas eu un budget équilibré et le moins que
l’on puisse dire c’est qu’on ne va pas dans le bon sens avec un déficit record
en 2008 ! …Chaque gouvernement avec l’active complicité de ses électeurs
refile son couteux mistrigri au suivant, jusqu’à qu’il trouve ceux qui n'auront
plus le choix que de faire les efforts que leurs prédécesseurs n’auront pas
voulu faire !
La manière difficile aurait été de redistribuer différemment les recettes de
l’Etat. Par exemple, en renonçant et pas nécessairement définitivement, au
fameux Paquet fiscal pour redistribuer les économies ainsi réalisées à ceux qui
sont le plus touchés par la crise.
Cette décision aurait eu un triple mérite, de ne pas aggraver encore le déjà
fort grassouillet endettement de la France, de bien montrer que l’Etat n’est
pas un magicien qui tire des milliards de son chapeau dès que quelqu’un le lui
demande et enfin de ne pas générer une énorme et compréhensible frustration chez ceux qui
ne bénéficient pas des largesses à crédit de l’Etat …tout le monde sur le même
plan sauf les plus touchés !
En réagissant sous la pression des évènements et en s’arcboutant, par orgueil, sur son paquet fiscal, Nicolas Sarkozy, n’a pas su faire passer un message clair expliquant que l’Etat ne pourra pas compenser tous les effets négatifs de la crise, que son rôle est d’en répartir les effets afin qu'ils ne pèsent pas que sur quelques uns, que chacun devra faire des sacrifices d’autant plus importants que déjà, en temps normal, parce qu’on joué à la Cigale pendant 30 ans, on n’a pas le moindre sou en caisse et qu’on est déjà fortement endetté !