[Parution in Journal du Jeune Praticien n°347 du 1er octobre 1995]
Sciences et Avenir (août 1995) consacre un article au « mimétisme batésien » chez des grenouilles d’Amérique du Sud, les dendrobates. Ainsi qualifiée d’après le nom d’un biologiste anglais (Henri Bates), cette stratégie de l’évolution constitue une dissuasion par laquelle un animal signale sa toxicité à un prédateur. Comme certains papillons exotiques dont les couleurs chatoyantes peuvent signifier « attention, danger en cas d’ingestion », ces grenouilles ont donc une peau aux « couleurs éclatantes » pour décourager leurs prédateurs éventuels. Mais face à l’homme, cette protection efficace peut se retourner contre elles et causer leur perte. Loin de dissuader les Amérindiens de s’intéresser à ces grenouilles, elle les incite au contraire à les capturer pour les tuer, afin de récupérer leur poison ! Ils utilisent ce poison comme les curarisants d’origine végétale, pour imprégner leurs flèches à des fins cynégétiques.