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Energie-renouvelable.tv rencontre Michel Barnier Ministre de l'Agriculture

Publié le 19 février 2009 par Ecopresto

L'équipe de rédaction de votre webtv sur les énergies renouvelables a rencontré Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche le 13 Février 2009. C'est l'occasion de faire un point sur le recours aux énergies renouvelables dans le monde agricole.

Lors de notre rencontre, Michel Barnier, Ministre de l'Agriculture a milité pour "l'indépendance énergétique des exploitations : utiliser moins d'eau, moins d'engrais, moins de fioul, moins d'électricité".
Il est vrai que les exploitations agricoles disposent souvent de grandes surfaces de toits particulièrement adaptées pour accueillir des panneaux solaires. Dès lors, les exploitants sont régulièrement sollicités pour mettre à disposition leurs toitures sous forme de location, ou pour investir directement dans la production d'électricité photovoltaïque.
La Ferme des Etablières à la Roche sur Yon, a donc fait installer des panneaux solaires en toiture à titre expérimental. C'est pour elle l'occasion de mener la maîtrise d'œuvre d'un tel projet, en éclaircissant toutes les subtilités techniques, écologiques, financières et fiscales de la production d'électricité d'origine photovoltaïque.
Cette ferme s'inscrit dans le projet du Ministère de l'Agriculture de voir se développer de nouveaux projets en matière d'énergie renouvelable. Pas moins de 340 m2 de panneaux solaires recouvrent la stabulation où 250 jeunes bovins trouvent refuge. Avec un investissement initial de 137 000 euros, cette ferme devrait rapporter aux alentours de 11000 euros par an, dans le cadre du contrat de revente de l'électricité produite à EDF (au tarif 2009, soit 0.601 intégré au bâti).
Le projet a été exceptionnel puisque, pour le confort des bovins, le bâtiment a été orienté plein ouest, et non pas au sud comme il est pourtant souhaité pour optimiser les gains des panneaux solaires. Selon David DU CLARY, chargé de mission Biomasse pour la Chambre d'Agriculture de la Vendée, le recours aux panneaux solaires en silicium amorphe était mieux adapté à la problématique de production du bâtiment. L'installation légère n'a pas nécessité de modification de charpente et ne nécessitera que peu d'entretien.
Avec une puissance crête de plus de 17 Kw c, la productibilité moyenne annuelle devrait s'établir autour de 19 000 Kwh, en fonctionnant 1500 heures par an.
Lorsque nous l'avons interrogé, Michel Barnier a souligné que l'Etat entendait accompagner les exploitants agricoles en réalisant notamment 100 000 diagnostics dans le cadre d'un plan ambitieux de valorisation énergétique "pour voir comment techniquement on peut produire plus d'énergie renouvelable, et consommer moins".
Il apparaît dorénavant que le recours aux énergies renouvelables dans le monde agricole devient un enjeu pour l'ensemble de la filière. Le Ministre de l'agriculture nous confiait encore : "Il y a une place pour toutes les formes de nouvelles énergies et pas seulement le photovoltaïque(...), mais aussi la méthanisation" pour lesquels une enveloppe budgétaire est disponible". Et d'ajouter "nous avons des crédits pour les systèmes de pompes à chaleur, pour la biomasse. On doit être sur tous les fronts pour produire une partie d'énergie renouvelable et consommer moins".
En ces périodes de crise financière, l'Etat souhaite donc œuvrer à la fois au développement de la filière photovoltaïque et à la consolidation des exploitations agricoles par la diversification de leurs activités.
Le monde agricole peut recourir, au-delà du solaire photovoltaïque, à d'autres formes d'énergie renouvelable, telles que la méthanisation des déchets issus de l'élevage.
La dégradation naturelle de substrats organiques (fumier, vinasses, déchets organiques, boues d’épuration urbaines et industrielles…) génère des gaz tels que le méthane (CH4) ou le dioxyde de carbone (CO2). Ceux-ci sont captés purifiés puis valorisés par des matériels de cogénération produisant de l’électricité et/ou de la chaleur.
Alors que le prix de l'énergie n'a de cesse d'augmenter, le monde agricole est tenté de confirmer ou de s'orienter à nouveau vers le traitement des effluents par méthanisation, comme on avait pu le connaître en 1973, lors du premier choc pétrolier.
Cet engouement est soutenu depuis plusieurs années par l’augmentation du prix de rachat de l’électricité issu de la valorisation du biogaz conformément à l’Arrêté du 10 juillet 2006, remis à jour en 2009, fixant les conditions d’achat de l’électricité produite par les installations qui valorisent le biogaz.
De la sorte, les exploitants agricoles ont donc un double intérêt, à la fois écologique et économique à traiter leurs déchets. D'une part, cela permet de préserver l'environnement. D'autre part, c'est l'occasion pour les agriculteurs et les éleveurs de compléter leurs activités en engrangeant de nouvelles sources de revenus.
Luc Guyau, président de la Chambre d'Agriculture de la Vendée, ne compte pas s'arrêter là : Après l'installation de panneaux solaires photovoltaïques, la Chambre vient de lancer une étude pour la mise en place d'une unité de méthanisation. Elle serait alimentée à la fois par les déchets de l'élevage et par ceux de la restauration collective. Son objectif: assurer le chauffage du lycée agricole et de la piscine voisine.
Cliquez ici pour voir l'intégralité de notre reportage vidéo.


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