Luis Fernando Verissimo, écrivain et journaliste de renom, est chroniqueur au Journal do Brasil. Il est l'auteur de best-sellers qui ont été adaptés au théâtre, au cinéma et à la télévision. Il a reçu le prix Isenção Jornalística et la médaille de résistance Chico Mendes.
Qu'est-ce qui retient à Manaus un jeune journaliste de São Paulo venu écrire un reportage sur les plantes hallucinogènes ? La belle Serena, qui l'initie à l'amour et aux paradis artificiels, ou l'histoire invraisemblable que le Polonais, un certain Jósef Teodor, lui raconte jour après jour dans un bar ? L'histoire d'une organisation criminelle qui l'aurait chargé d'assassiner un mystérieux Dr Curtis ayant mis au point au Congo un virus capable d'éliminer l'humanité, puis, qui, repenti, se serait caché au centre d'un triangle mystique formé par le Rio Negro, l'Amazone et l'équateur ? Il y aurait même fondé une secte d'hommes sans pouces ? Délires d'un ivrogne qui ne quitte jamais sa chaise et sa bouteille de cachaça ? Pas si sûr. Car la belle Serena, que l'on a amputée de ses pouces, a sûrement quelque chose à voir dans cette sombre intrigue. Et, à São Paulo, on semble tout à coup s'intéresser de très près aux propos du Polonais. Au point que le jeune journaliste se voit entraîné bien malgré lui dans une mortelle aventure.
Vogelstein, célibataire, la cinquantaine, vit à Porto Alegre en compagnie de ses livres et de son chat, Aleph. L'invitation de la Société Israfel à participer à un congrès sur Edgar Allan Poe est pour lui l'occasion inespérée de se rendre à Buenos Aires et de réaliser le rêve de sa vie : rencontrer Jorge Luis Borges. Mais, quelques heures avant l'inauguration, l'un des participants, Joachim Rotkopf, est sauvagement assassiné dans sa chambre d'hôtel dont les fenêtres sont closes et la porte, bien sûr, fermée de l'intérieur. Intrigué, Borges invite Vogelstein, unique témoin du drame, à lui raconter dans quelles circonstances il a découvert le corps, qui gisait à terre dans une mare de sang, appuyé contre un miroir et dans une étrange position. Vogelstein et Borges se livrent alors, dans la bibliothèque du maître argentin, à un jeu de déductions érudites et désopilantes, sous l'invocation de Poe, l'écrivain qui inventa « les histoires de détective, la parodie des histoires de détective et les anti-histoires de détective ».
Ils sont dix. Pendant vingt et un ans, ils se sont retrouvés chaque mois autour d'une table pour déguster des mets de plus en plus raffinés, respectant la promesse faite dans l'adolescence de ne jamais faillir à ce rituel quoi qu'il arrive. Jusqu'à ce qu'apparaisse un mystérieux cuisinier pour qui la table, plus qu'un art et un plaisir culturel, est un défi philosophique : tout désir étant un désir de mort, la perspective d'une fin prochaine ne peut que décupler le plaisir de manger. Dès lors, les dîners s'apparentent à une variante gastronomique de la roulette russe et, mois après mois, le nombre des convives s'amenuise. A moins qu'une main criminelle n'ait organisé ces morts en série. Avec un humour corrosif, un sens aigu du suspense, Luis Fernando Verissimo nous offre une variante gourmande et jubilatoire des Dix Petits Nègres.
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