Je sourcille souvent en lisant les nouvelles économiques et financières, mais parfois, je bondis littéralement sur ma chaise lorsque que je constate que certains publient à répétition des clichés ou pire, des mythes sans fondement. Hier dans le cahier affaires de LaPresse, on a fait un papier boiteux sur la Caisse de Dépôt. D’ordinaire, Francis Vailles fait de bonnes enquêtes, mais là, en compagnie de son confrère André Noël, il a bâclé son travail avec une analyse qui ne tient pas la route. Pour faire un peu de millage sur Henri-Paul Rousseau, ils ont décidé de comparer les performances passées des anciens dirigeants de la Caisse de dépôt et placement du Québec avec les indices de marchés. Quelle perte de temps!
Si on avait acheté des fonds indiciels… Si on avait laissé faire les lois du marché… Si on n’avait pas de gestionnaires… Ça fait bien des «SI» et peu d’intelligence! Je suis fatigué de lire des sottises de la sorte. On ne peut tout simplement pas comparer les résultats des caisses de retraites ou de fonds communs avec des indices de marchés! Au Canada, c’est encore plus vrai. Si on veut une Caisse de dépôt et placement qui visite régulièrement les bas fonds des rendements, VITE achetons les indices!
La volatilité de notre indice SP/TSX est digne de Jean-Luc Brassard.
+33%, -22%, +12%,-44%, +7%…
Ça, c’est la partie comique. Dans le monde de la finance, il est de notoriété qu’au Canada,nous avons un indice boursier de Mickey Mouse. Il est restreint et concentré dans 3 secteurs: ressources, énergie et finance. C’est pas ça la saine diversification! Ses trois secteurs accaparent plus de 60% de l’indice. Au début du millénaire, 40% était concentré dans la technologie, avec le fiasco qu’on connaît. Aussi, la gestion indicielle achète TOUT. Même la cochonnerie. Les partisans nord-Américains de cette approche ont encouragé Enron, Nortel, AIG, GM, Lehman Brothers, Bre-X, Global crossing, …etc. Sans compter toutes les financières qui traitent leurs dirigeants comme des Sultans du Brunei. La gestion indicielle permet d’acheter les plus grosses entreprises et les plus «tape-à-l’oeil»!
Une gestion humaine avec des filtres moraux et éthiques me semble une approche plus viable et moins compromettante. Elle est sans doute très complexe à suivre et à maintenir, mais elle a le mérite de prôner le développement durable. Et si on comparait la CDP seulement avec la moyenne des caisses de retraite?