Thierry Bouchard avait choisi le pseudonyme de Jean-Baptiste Lysland pour publier des poèmes, des traductions ou bien des notes qu'il rédigea pour des amis peintres et graveurs. Avec l'aide de son ami Jacques Dahan, j'ai tenté de reconstituer la liste des recueils et des écrits de Jean-Baptiste Lysland, les ouvrages souvent minuscules qu'il imprima ainsi que ceux qui furent publiés par d'autres éditeurs. Thierry Bouchard aimait les tirages à très peu d'exemplaires, l'ombre et la clandestinité, il est presque impossible de reconstituer avec précision la liste de ses publications personnelles.
Entrer dans la lumière,
éditions Brandes, 1976.
L'été, la couleur, éditions La Louve
de l'hiver, 1976.
L'écriture de l'été, éditions Thierry
Bouchard, 1977.
Treize poèmes du fleuve et du passage,
éditions Thierry Bouchard, 1979.
Orient de la mémoire, éditions Le Dé
bleu, 1980.
Chemins de la lumière, éditions
Thierry Bouchard 1980.
Le Visage intérieur, éditions Brandes
1980 (eaux fortes d'Olivier Debré).
Poème trouvé au bord du Tibre,
éditions Thierry Bouchard, 1984, (eaux fortes de Claude Faivre).
Stances à Julia Nemina, éditions
Thierry Bouchard, 1986.
Juliae Neminae Fragmenta, éditions
Thierry Bouchard, 1987.
Portes, album de 10 eaux-fortes de
Claude Faivre, textes de Christian Hubin et Jean-Baptiste Lysland. Impression
de Thierry Bouchard, 1987.
Dans la perdition du nom (Sept nouvelles
icônes secrètes), éditions Thierry Bouchard, 1989.
Quatre poèmes dans l'arrière-saison de
l'oubli, éditions Thierry Bouchard, 1989, (eaux fortes de Peter Herel).
Des icônes secrètes, éditions
Hautécriture, 199o, (post-face de Christian Hubin).
Poème sur un nom perdu dans l'ombre des
mots, éditions Thierry Bouchard, 1992, (gouaches de Patrice Corbin).
Court traité de la finitude, éditions
Thierry Bouchard, 1993.
Prologue à un livre brûlé, Canberra,
Labyrinth Press, 1995, (eaux fortes de Peter Herel).
Parmi ses traductions, quatre ouvrages :
Les autres visages, éditions Thierry
Bouchard, 1976, traduction par J-B Lysland de The new faces de W.B.Yeats.
Hymme à Dieu, Dieu, du fond de ma maladie,
traduction de John Donne par J-B Lysland, éditions Thierry Bouchard 1986.
On a ray of winter sun, texte grec de
Georges Seferis et traduction anglaise par Dorothy Simon Davis et Thierry
Bouchard, Labyrinth Press 1988.
Voyelles suivi de Twenty four years
par Rimbaud et Dylan Thomas, versions anglaises et françaises des deux poèmes
par Peter Noone et Thierry Bouchard, Labyrinth Press 1988.
Jean-Baptiste Lysland avait publié des poèmes dans les revues Solaire de René Daillie (n° 28/29, 1980) et Port des Singes de Pierre-Albert Jourdan (n°8, 1980). Il avait rédigé « Un bouquet de fleurs d'ombre », postface au Gâteau de miel de Rémi Pharo, Le Dé bleu, 1978, ainsi que deux textes pour des amis peintres : Didier Gillet (Paris, Cité Internationale des Arts, vers 1979) et Patrice Corbin (Beaune, 1990). Deux collages de J-B Lysland ponctuaient Les Maisons de feuillage de Jean Malrieu (éd La Louve de l'hiver, 1976), une eau-forte de J-B Lysland accompagnait Deux bris d'hiver et un adieu de Rémi Pharo (éditions Thierry Bouchard 1977).
Grand lecteur, Thierry Bouchard / Jean-Baptiste Lysland aimait mettre en exergue de ses livres des citations des Ennéades de Plotin, Gilbert Lely, Sohravardi ou bien Jan Van Ruysbroeck. Nabokov et Segalen étaient deux des auteurs qu'il affectionnait infiniment. Certains de ses poèmes sont dédiés à des écrivains comme Christian Hubin, Pierre Dhainaut, Jean Malrieu, Rémi Pharo et Gaston Puel. A propos de son métier d'éditeur, Thierry résuma sa position personnelle dans un très bel article « A propos de livres illustrés » publié par le Bulletin du Bibliophile en 1981.
Peter Herel et Jacques Dahan achèvent de rédiger le catalogue raisonné des livres imprimés par Thierry Bouchard : ce catalogue servira de base à la grande exposition rétrospective qu'il faudra construire un jour, au musée Gutenberg de Mayence ou bien à Paris, pour retracer ce que furent son parcours d'imprimeur-éditeur, ses amitiés et sa solitude. Au lendemain de son décès survenu le 12 août 2008, j'avais publié chez Poezibao un premier article. J'ai progressivement amendé et complété cet adieu sous la forme d'un In Memoriam accompagné d'un portrait photographique qu'on retrouve sur le site de la galerie A.P.
Contribution d'Alain Paire