Colombia, si!

Publié le 20 décembre 2008 par Wilverge


Parque National Tayrona, Colombie

Après s'être fait demandé cent fois si on voulait des minutes pour notre cellulaire ou si on avait envie d'un empanada. Juste un peu plus loin que le vendeur de crème glacée dont la glacière est alimentée par un moteur de jet. Juste à côté du gars qui vend une loterie des plus louches, dont le prix est une moto sport orange qu'il traîne sur un chariot à trois roues. Juste là, au beau milieu d'une foule, à gauche du stand à avocats, se trouve l'arrêt de bus.

Fallait le savoir !

Évidemment, le bus est déjà plein. Nous attendons le prochain, malgré les propos de la tâche à marde qui nous informe que c'est le dernier de la journée. Bel essai.

À peine cinq minutes plus tard, nous embarquons les premiers dans un autre bus afin d'avoir une place assise, entre quelques sacs de farine, la coriandre de grand-mère et la poule vivante du petit gars qui pu. Ça fait changement du RTC.

Près d'une heure plus tard, 35 kilomètres plus loin, nous sommes rendus à l'entrée du Parc National Tayrona, tous excités à l'idée de découvrir le territoire habité par les Tayronas il y a près de 20 000 ans.

Suite à une fouille élaborée de nos sacs digne des douanes américaines, nous embarquons dans le collectivo qui mène à la fin de la route, là où le fun commence. Le chauffeur nous demande de patienter dix minutes. Après cinquante minutes, nous commencions à perdre patience, car l'après-midi était déjà très avancé et deux heures de marches restaient devant nous.

Nous entamons la randonnée jusqu'au camping, là où nous devons passer la nuit. Les premiers trois quarts d'heure dans la forêt humide sont magnifiques, les arbres immenses et l'on y voit des dindes voler. L'arrivée sur la côte est encore plus spectaculaire : des kilomètres de plages désertes balayées par un vent chaud, surplombées par la jungle et d'énormes rochers.

La progression n'est pas facile, mais tellement agréable. Nus-pieds dans le sable, le sac au dos, chacun des pas est un pas vers l'inconnu. Le sentiment est génial.


Oscillants entre jungle et plages, croisant des dizaines d'autoroutes de fourmis rouges transportant de petites feuilles vertes et de minuscules fleurs jaunes, nous arrivons enfin à Cabo San Juan del Guia, une plage de backpackers au milieu de nulle part.

Il est difficile de décrire à quel point l'endroit est beau, le jour comme la nuit. Au milieu de la baie se trouve une petite montagne de roches accessible seulement par un bras de sable blanc. Au sommet, est construite une cabane circulaire, un genre de gazeebo géant, où sont mis à notre disposition des hamacs pour passer la nuit. Difficile de dire non, étant donné que les autres hamacs moins chers sont situés à côté du restaurant, à deux pas de la génératrice des années 20.

Nous passerons donc notre première soirée à admirer la mer, encore et encore, éclairée par une pleine lune magique, orange, comme la moto sport de monsieur loto.

Nous dormons au grand air, légèrement balancés par le vent marin. Le moment est pur. Le réveil est doux ici. Pas de klaxon, pas de camion, pas de système d'alarme, seul le bruit des vagues et la chaleur d'un levé de soleil nous font ouvrir l'œil. On s'enfile une canne de thon et consacrons notre journée à trouver le meilleur endroit pour s'étendre sur les plages presque désertes, à profiter du soleil, de l'eau turquoise et de l'ombre des cocotiers.


Franchement, ce ne sera pas facile de revenir à la froide Bogota, qui de ses 2500 mètres d'altitude, est la capitale des bouttes durs.

-Will