La Colombie ne faisait pas partie de notre itinéraire initial. Bogota, considérée comme l'une des villes les plus dangereuses au Monde, capitale d'un pays à la réputation effrayante, n'a rien d'attirant, si ce n'est que le mystère qui l'entoure.
Je vais vous confier un secret, juste entre nous.
Bogota, c'est de la bombe! Sans mauvais jeu de mots. Franchement, cette ville a été une surprise pour moi. Je ne m'attendais pas à me plaire autant dans une grande ville d'Amérique latine. La preuve que je n'ai encore rien vu.
Le centre-ville est très intéressant et la partie historique de la ville est superbe. Il faut comprendre que depuis plusieurs années, la situation sécuritaire de la ville s'est nettement améliorée. Elle est même passée derrière Caracas et Rio de Janeiro au rang des villes les plus meurtrières de l'Amérique du Sud. Enfin, c'est ce que j'ai lu. Il est difficile pour ce genre de statistique de trouver deux sources qui ne se contredisent pas.
Nous aurons expérimenté cette ville durant plus de douze jours durant notre séjour en Colombie, voici notre bilan.
Nous passons la plupart de notre temps dans la Candelaria, à l'Est de la ville, au pied des montagnes. Ce quartier est tranquille, de petites rues aux trottoirs vieillots et les murs des maisons sont tous de teintes différentes. On y trouve une belle variété de restaurant, passant du végétarien, à l'Arabe, au Français et j'en passe. En plus, ici, bien manger est très abordable.
Les chauffeurs de taxi sont pour la plupart très courtois, tout comme les Colombiens en général, sauf un enculé qui a voulu nous fourrer. Un classique. Malheureusement pour lui, nous avions commandé ce taxi d'un poste officiel du réseau de transport, qui imprime une facture à l'avance. Difficile de contester le prix et d'inventer des primes!
Autour de la Plaza Bolivar, un point central de rassemblement, il est possible d'avoir un polaroïd en 5 minutes par des messieurs moustachus, de regarder les policiers mater les filles, de faire des tours de lama sans aller au Pérou et Nad vous dirais, de manger des obleas délicieuses. Ces dernières étant un dessert fait de deux gaufrettes sucrées entre lesquelles on y met du caramel, de la confiture de fraises, du fromage et une sauce blanche secrète.
De mon côté, je préfère le poulet braisé. Un soir, nous entrons dans un restaurant dans l'idée de manger du bon poulet. Don Pollo, ça sonne bien, mais, oubliez ça, c'est un St-Hubert version cheap trash graisseuse. Il y a un smog de fumée de poulet rôti dans la salle à manger, les plats viennent avec des deux litres de liqueur rose, la clientèle est padée, vous n'aurez jamais assez de napkins et par-dessus tout, il n'y a même pas de sauce brune!
Heureusement qu'à la sortie du restaurant, on se retrouve dans le centre ville commercial plein de vie. On y croise tous les types de vendeurs et d'animateurs de rue. De l'homme statue à la joueuse de guitare qui se gratte le nez entre deux accords, des danseurs de breakdance au monsieur qui joue du tuyau de plastique, le plus impressionnant restera l'homme qui organise des courses de cochons d'Inde. Oui monsieur.
- Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
- J'organise des courses de cochons d'Inde.
De quoi avoir toutes les filles à ses pieds!
Au cinéma, les places sont assignées. C'est très organisé! Mais, le film commence 25 minutes en retard. Le prix du popcorn est honnête, ça c'est dépaysant!
Alors, malgré la circulation dangereuse, les itinérants couchés un peu partout dans la ville, la pollution, les mesures de sécurité de bases à observer en tout temps, la circulation automobile antipiétonnière et les Rastas Man un peu envahissants, Bogota est belle et accueillante. Comme quoi c'est la sauce qui fait passer le poisson.
Bref, je ne vous dis pas de faire peur à vos parents en leur disant que vos prochaine vacances seront à Bogota, mais, dans notre cas, le plus désagréable que nous aurons vécu dans cette ville si dangereuse, est la maudite sauce à l'ananas qu'ils mettent dans les hot-dogs. Ça, c'est criminel.
-Will