Huanchaco, Pérou
À la télévision, ça semble si facile. Les surfeurs glissent sur l'eau avec une aisance sans pareil. Je me suis donc dit que ce serait amusant d'apprendre un nouveau sport. S'ils y arrivent à la télé, pourquoi pas moi!
Nous louons donc deux surfs et deux wet suits car eh oui, l'eau du Pacifique est toute sauf chaude.
-Voulez-vous des cours avec la location?
-Non merci, c'est Will qui m'apprendra…
Le premier jour, je ne me mets pas trop de pression. Will m'explique la base et je tente seulement d'essayer de comprendre quand il faut se lever sur la vague (chose beaucoup plus compliquée qu'on ne le pense). Je sors de l'eau congelée, épuisée et sans résultat. Je me dis que ce sera mieux demain.
Le jour deux, on se lève tôt. Trop tôt, car le magasin de surf n'est même pas ouvert! Je travaille encore une fois très fort dans l'eau pour finir par ne récolter que de grosses vagues en plein visage. Will, de son côté, se débrouille évidemment très bien et commence à se faire saluer par les surfeurs. Je quitte l'océan ce soir-là avec une petite boule d'amertume au fond de moi.
Le troisième jour, je me lève confiante. Cependant, l'océan est particulièrement agité aujourd'hui et je me fais démolir par les vagues. Tout ce que j'essaie de faire est de me rendre au site de surf et de garder à tête hors de l'eau le plus longtemps possible. Je sors de l'eau frustrée contre ce sport beaucoup trop difficile. Tous mes muscles sont endoloris et je n'ai toujours pas réussi à me lever sur ma planche. Maudit soit ce sport!
Jour quatre, je ne surfe pas ce matin, car j'en veux encore un peu à cette étendue d'eau qui m'a malmenée hier. Je prends des photos de Will qui ne fait que s'améliorer. Des hommes lui demandent même s'ils peuvent le prendre en photo avec leur femme. Rien de trop beau!
Vers cinq heures, je me lance. Ça va un peu mieux, je réussis même à me lever sur mes genoux. Je suis fière de moi.
Le cinquième jour, mes progrès sont plutôt stables. Je commence à avoir un peu plus de plaisir à tenter de pratiquer ce sport si laborieux.
Le sixième jour, j'ai de la pression. Je me rends seule à l'eau, car Will reste sur la plage afin d'immortaliser mes prouesses. Je dois assurer. J'affronte les vagues avec détermination et force. Je me concentre sur mon objectif. Puis ça y est, je suis enfin debout! C'est fou ce que l'orgueil peut faire. Je glisse quelques secondes avant de me retrouver submergée. Je me remplis d'un sentiment de satisfaction. Ma détermination aura porté fruit.
Nad, jour 6.
Puis enfin, le septième jour, je me lève de plus en plus souvent sur ma planche et surtout, je reste debout de plus en plus longtemps! Je réussis même à me diriger dans le bon sens sur la vague afin d’en profiter le plus longtemps possible! Will quant à lui, incorpore des petites manœuvres plus complexes et s'est intégré à la communauté locale des surfeurs de Huanchaco.
S'il a fallu sept jours à Dieu pour créer le Monde, il en aura fallu tout autant à Will pour m'apprendre à surfer.
- Nad qui affronte les vagues sans peur sans regret!