Le 15 février dernier, les afghans célébraient le 20e anniversaire de la victoire des moudjahidines sur les troupes russes. C’était à pareille date en 1989 que les derniers soldats d’Union Soviétique se retiraient, suite à un conflit qui a fait plus de 1 000 000 de morts dont une majorité de civils. Aujourd’hui, les jeunes soldats russes qui avaient participés à cette entreprise impérialiste sont devenus très critique du militarisme croissant dans la région et s’interrogent si les américains (et les canadiens) pourront gagner là où 200 000 russes ont échoués 20 ans plus tôt.
Obama est aujourd’hui à Ottawa pour discuter avec son homologue Stephen Harper de certains sujets qui préoccupent les deux pays. Il y sera question des sables bitumineux, de la sécurité aux frontières, d’économie et bien sûr de l’Afghanistan. Malheureusement, le cas du jeune Omar Khadr ne sera pas traité, puisque Harper fait la sourde oreille aux revendications croissantes des canadiens pour sa libération.
Pour en revenir à l’Afghanistan, le gouvernement canadien s’attends à recevoir des demandes du gouvernement américain et de l’OTAN pour prolonger la mission. Initialement, celle-ci devait se terminer en février 2009 mais à cause de l’appui des libéraux et du bellicisme des conservateurs, elle fut prolongée jusqu’en 2011. La date de retrait de la mission de combat en 2011 est désormais illusoire. Le Canada restera en Afghanistan tant et aussi longtemps que le voisin américain y restera.
Obama approuva récemment l’envoi de 17 000 soldats supplémentaires dans le bourbier afghan. Les russes qui avaient 200 000 hommes peu avant la fin des combats n’ont pas réussis à contrôler ce pays qu’ils qualifient maintenant «d’incontrôlable».
Les afghans ont toujours combattus avec courage chaque envahisseur, quel qu’il soit. Au XIXe siècle, les britanniques ont tentés d’envahir ce pays sous prétexte de vouloir lui apporter la «civilisation». En réalité, c’était pour contrôler les routes commerciales entre l’Europe et les Indes Britanniques. En 1979, les russes ont fait un coup d’État pro-soviétique pour avoir le champ libre pour occuper le pays. Le prétexte cette fois-ci était la lutte contre les groupes islamistes qui attaquaient le gouvernement central «communiste». En fait, ils ne voulaient que contrôler les routes du pétrole (la révolution iranienne ayant beaucoup nui à l’approvisionnement en carburant des soviétiques).
De nos jours, ce sont les américains et leurs valets qui tentent de nous faire croire que l’invasion est pour lutter contre le terrorisme et qu’ils ont aussi des buts humanitaires dans ce pays opprimé depuis des siècles. Si ils avaient réellement voulus faire dans l’humanitaire, ils avaient plus de 30 ans pour aider le peuple afghan !
Même si la lutte contre l’occupation est beaucoup le fruit des islamistes, de plus en plus, les afghans «ordinaires» s’insurgent et refusent l’occupation de leur pays. La résistance fait partie de la culture nationale afghane et ce ne sera pas demain qu’ils vont accepter d’être dominés par une puissance étrangère hostile.
Pourquoi Obama, qui se prétend différent de l’administration Bush voudrait poursuivre avec un tel acharnement cette guerre perdue d’avance ? Tout comme la reine Victoria et Mikhaïl Gorbatchev, Barack Obama et Stephen Harper vont un jour comprendre qu’on ne peut pas imposer ses volontés au peuple afghan et que si on essaie, on va se heurter à une résistance farouche.
Canada hors d’Afghanistan !
Obama impérialiste !