Surprotection

Publié le 18 février 2009 par Galaxiedesparadoxes@orange.fr

[Parution in Journal du Jeune Praticien n°311 du 27 avril 1994]

Gare ! Le mieux est volontiers l’ennemi du bien. En écho aux Entretiens de Bichat (VSD, 13/10/1993), Annie Coudray évoque ainsi le danger de l’hyperprotection en gériatrie : « si trop de personnes âgées souffrent d’isolement et d’abandon, l’excès d’assistance comporte aussi des dangers ». Exemple de remède pire que le mal : l’assistance excessive d’une aide ménagère ou la distribution systématique d’un repas à domicile peut entraîner une insidieuse perte d’autonomie, car la personne ainsi assistée en permanence tend alors à se confiner chez elle, perdant tout besoin de sortir. Autre mesure aggravant le problème qu’elle est censée combattre : le recours à des couches, lors d’une incontinence, peut conduire à une incontinence définitive ! Et bien sûr, le « repos au lit » prolongé, comme l’hospitalisation abusive, sont des faux amis induisant un redoutable « syndrome de glissement » comportant des pathologies du décubitus, et pouvant facilement transformer « un vieillard encore actif en grabataire ».