[Parution in Journal du Jeune Praticien n°315 du 25 mai 1994]
Quand une conjonction de coordination se substitue à une autre (« mais » à la place de « car »), une explication peut affecter un mouvement paradoxal : « Ses bronchites sont fréquentes, mais il fume beaucoup ». Dans cette acception, « mais » semble introduire une opposition, alors qu’il s’agit au contraire d’une cause ! Ce phénomène survient aussi dans certaines expressions régionales quand on utilise « mais » pour renforcer une idée, et non pour s’y opposer : « Il est très grand, mais alors très grand ! » D’où le paradoxe suivant (analogue à « Il ne faut jamais employer la forme négative ») : « Étant source de confusions fâcheuses, cet emploi de « mais » est à éviter, mais alors à éviter totalement ! »