[Parution in Journal du Jeune Praticien n°315 du 25 mai 1994]
On sait que la chicane se porte bien, aux États-Unis, en matière de procès en responsabilité médicale, et que la légitime obligation de moyens tend de plus en plus à devenir une illusoire obligation de fin pour les praticiens américains, plus de 13% d’entre eux étant chaque année l’objet de poursuites. Naturellement, ceux-ci ont alors recours à des avocats… dont ils exigent aussi une obligation de succès dans leurs plaidoiries ! Faute de quoi, le médecin se retourne volontiers contre son « mauvais défenseur », incapable de lui avoir évité une condamnation. Et pour prolonger cette suite absurde de procès, l’avocat se prémunit lui-même de l’échec professionnel (c’est-à-dire du risque d’encourir un procès pour en avoir perdu un précédent) en se faisant à son tour assister d’un conseil ! Certains avocats américains –eux-mêmes exposés à des poursuites éventuelles– tendent ainsi à se spécialiser dans la défense de leurs confrères attaqués.