Publicité et obésité infantile : quand la tentation cottoie la prévention

L’obésité fait partie des priorités politiques en matière de santé publique. C’est du moins ce que l’on avait cru comprendre au vu des dispositions prises dans le Plan National Nutrition Santé, et du prochain vote de l’amendement 552 de la loi sur l’hôpital qui prévoit d’interdire la diffusion de la publicité concernant des aliments gras et sucrés pendant les émissions pour enfants.

Aujourd’hui pourtant, c’est le désenchantement pour l’UFC Que-Choisir et certains parlementaires après que la signature d’une simple charte de bonne conduite remette en cause cette interdiction. Signée par les publicitaires et les professionnels de l’audiovisuel, elle prévoit uniquement des mesures d’éducation et de sensibilisation à la nutrition et à l’activité physique par le biais de spots éducatifs. Ils viendront s’ajouter aux messages sanitaires diffusés dans les publicités pour les produits gras et sucrés depuis février 2007.

Les publicités alimentaires sont-elles responsables de l’épidémie d’obésité qui sévit chez les enfants ?

S’il est indéniable qu’elles engraissent sympathiquement les revenus des chaines de télévision jeunesse comme Gully, il reste hasardeux de les tenir pour seules responsables de la montée de l’obésité chez les enfants.

Cependant, on risque fort de rester face à un paradoxe qui ne freine en rien l’épidémie d’obésité, mais renforce peut être encore un peu plus les troubles du comportement alimentaire : une offre de plus en plus importante de produits industrialisés et commercialisés à grand renfort de campagnes marketings agressives, face à une accumulation de messages sanitaires de prévention prônant une alimentation saine et équilibrée, le tout dans une société où la minceur est érigée en standard universelle et où les régimes amincissants ont la part belle sur les couvertures des magazines.