C’est en Belgique que ça se passe. La restauration va mal. Ce n’est pas nouveau mais la crise économique enfonce le clou. La pratique du « noir » fait partie depuis toujours de la tradition malgré l’obligation de délivrer une souche TVA au client à l’issue de chaque repas mais le phénomène a tendance à prendre de l’ampleur. Personne n’est dupe, tout le monde le sait, même les contrôleurs des impôts. Certains exploitants n’ont pas d’autre choix pour tenter de survivre et d’autres le font pour s’enrichir sans payer d’impôts. Mon propos ici n’est pas de juger.
Les grandes chaînes de restauration qui elles aussi subissent les effets de la crise économique viennent de partir en guerre contre cette fraude fiscale qui sclérose le secteur des restaurants traditionnels et qu’elles considèrent à juste titre comme une concurrence déloyale.
Le Fédération belge des entreprises de distribution (Fedis) qui défend les intérêts de ces grandes chaînes vient d’emboîter le pas en formulant une proposition assez délirante teintée de populisme qui ne devrait pas déplaire à Rudy Aernoudt (voir l’article précédent) : puisque la réduction du taux de TVA de 21 à 6% est illusoire because le veto de l’Union européenne, pourquoi ne pas permettre aux particuliers de déduire de leur revenus imposables une partie de leurs notes de restaurant, à l’image de ce que font déjà les indépendants et les entreprises ? Bien sûr avec un plafond annuel. La mesure serait neutre pour l’Etat désargenté puisqu’il récupérerait en TVA ce qu’il perdrait en impôts. Avec ce système, les particuliers, directement intéressés, exigeront sans nul doute à chaque fois la souche TVA, ce qui empêchera l’exploitant de faire du noir. CQFD.
Ne riez pas, c’est très sérieux. L’administrateur-délégué de la Fedis a développé ces propos dans une interview au journal Le Soir.
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