Luc Besson is not happy !

Publié le 18 février 2009 par Benoit B.

Attention tout le monde, répétez après moi : le piratage c'est maaal (j'insiste sur les 3 a, juste mal c'est pas assez fort). D'ailleurs si on en croit les gros pontes de l'industrie du disque et du film, le piratage ce n'est pas que maaal mais ça donne aussi le choléra du sida cancéreux, ça rend impuissant que même le spam il peut rien pour toi et ça viole des enfants. Certains vont encore dire que j'exagère mais quand je vois qu'un des principal argument utilisé pour justifier la mise en place d'un contrôle de l'intraweb toujours plus restrictif est "c'est pour lutter contre le piratage ET la pédophilie donc ceux qui sont contre c'est forcément des salauds de molesteurs d'enfants. M'étonnerais pas que ce soit aussi des nazi d'ailleurs" je ne suis, hélas, pas bien loin de la réalité.
Que ces dégâts soit réels ou pas, une chose est en tout cas certaine : le piratage ça rend Luc Besson très triste dedans son petit corps velu ! C'est d'ailleurs lui même qui l'a dit sur Canal+ ce week-end en tapant du poing sur la table et en fronçant très fort les sourcils pour bien appuyer ses propos et prouver qu'il n'y a pas que les acteurs de ses productions qui savent jouer la colère comme des pieds. Les vilains bandits du web qui schtroumpfent les films qu'il produit avec amour devraient avoir honte parce qu'à ce rythme là le manque à gagner pourrait l'empêcher de terminer sa trilogie de drames intimistes sur le malaise dans les cités (Banlieu 13 et sa suite), et ça, ça serait vraiment dommage !
Fort heureusement, Luc Besson n'est pas homme à se laisser abattre, il a donc annoncé au cours de l'émission qu'il envisageait des propositions visant à faire évoluer l'industrie du film pour limiter le piratage non sans oublier, au passage, de citer les habituels chiffres imaginaires qui font peur "il y a 500 000 téléchargement illégaux par jours en France" mais qui sortent un peu beaucoup de nul part à moins que notre cher producteur de bouse ait trouvé une technologie du futur lui permettant de compter tous les downloads de France et surtout de distinguer le légal de l'illégal dans le tas. Mais quel genre de proposition envisage t'il donc ? Attention, accrochez vous à vos miches, c'est violent. Il propose de fournir en téléchargement des films (visionnables pendant 24h seulement), à 30 € une semaine après leur sortie au cinéma puis, 15 jours plus tard à 22€ ! Wah ! Prise à froid sa proposition parait bien plus constructive que la moyenne qui tend habituellement plus vers les "Arg, faut fermer l'intraweb" et les "Imposons les claviers electriques et envoyons une décharge mortelle aux gens qui piratent". Malheureusement, un examen plus attentif de son idée montre bien vite, qu'une fois de plus, les acteurs de l'industrie du film n'ont strictement rien compris au phénomène qu'ils tentent d'endiguer...

Observez attentivement sa proposition. Rien ne vous choque ? "Siiiii, 30€ c'est trop cher, comment je fais pour me droguer moi après T__T" Bien vu, le prix est effectivement une aberration que Besson tente de justifier en expliquant que sa machine du futur qui comptabilise les téléchargement illégaux est également équipée de webcams et que cela lui permet d'affirmer qu'"en moyenne, 3 personnes regardent un film qui a été téléchargé sur internet" sérieux, je veux la même machine que vous M. Besson, ça a l'air puissant pour faire des estimations sorties du chapeau :'). Hum, ok, trois personnes, pourquoi pas, sauf que grâce à une opération mathématique d'une complexité à faire pâlir d'envie n'importe quel autiste cela revient donc à 10€/p le film (et à 7.33€ après trois semaine) ! Or, la dernière fois que j'ai osé affronter la lumière et l'air pur du dehors pour me rendre dans un cinéma les places étaient aux alentours de 8€... Donc, si on résume, Besson propose aux gens de payer plus cher qu'au ciné (voir légèrement moins s'ils attendent 3 semaines) pour voir un film sur un petit écran avec un son pourri. Quel concept, le piratage vie ses derniers jours !
Je me demande à quel moment l'industrie du film ouvrira les yeux et arrêtera de répéter les même méprises et idées bidons encore et encore. Car :
  • NON, le piratage ne vient pas de la fainéantise des gens qui ne veulent pas se déplacer jusqu'à un cinéma. Prendre ses clients pour des handicapés c'est fort.


  • NON, un pirate qui télécharge un film n'équivaut pas à 1 place de cinéma vendue en moins ! Une personne qui schtroumpf un divx ne serait pas nécessairement allé au cinéma s'il n'avait pas pu passer par des moyens illégaux. Quand quelqu'un veut vraiment voir un film il préfère de toute façon le voir sur grand écran avec du son qui pète les tympans plutôt que sur un vieux screener pourri filmé au fond d'une cave !!

Attention, ENORME renault master of zi obvious en approche, en réalité ce qui rebute les gens, ce qui les "pousse" à pirater c'est le prix des places de ciné !!1 C'est pourtant pas compliqué à comprendre bourdel, suffit de regarder le succès de la fête du cinéma pour piger que tout ce que tout le monde veut c'est ne pas avoir à vendre un rein à chaque fois qu'ils vont voir une bouse hollywoodienne qui plus est avec une chiée de pub avant !! Le cinéma ça a toujours été un art populaire, pourquoi cela devrait il changer ?? Mais bon, je suppose qu'il est beaucoup plus simple de chercher un bouc émissaire sur lequel taper (internet / les gens aiment pas se déplacer / les gens c'est de toute façon rien que des voleurs pendons les) que de regarder son petit nombril et se dire "merde, on abuse peut être un peu quand même " !

Pour terminer ce billet sur une note positive, Luc Besson a peut être sans le savoir trouvé la solution ultime pour lutter contre le piratage avec sa dernière production (B13 Ultimatum) : Faire un film tellement à chier que personne ne veut gâcher sa bande passante pour le télécharger...