C'est un roman sur l'enfance, sur les secrets et sur les drames qui s'enchaînent en un point de non-retour. L'histoire est admirablement bien écrite, racontée alternativement par Anwell et Finnigan. De son côté Sonya Hartnett joue avec dextérité sur la complexité des liens entre les garçons, et sur la personnalité de l'adolescent qui se meurt dans son lit. Quelque part, ce roman m'a rappelé ma récente lecture du Proscrit de Sadie Jones, surtout parce qu'il s'agit encore d'un enfant-martyr, pas tabassé ou violenté, mais incompris, humilié et mal-aimé. Les parents d'Anwell sont terriblement absents, vides, ternes et décevants. Ils sont maudits ou zinzins, comme dit la rumeur.
L'ambiance à Mulyan, petite ville australienne, y est dépeinte sans état d'âme, d'abord toute mielleuse et hypocrite, puis au fur et à mesure des faits du pyromane, les relations deviennent plus tendues, les voisins entre eux se lancent des regards suspicieux, ou alors les habitants cherchent à faire eux-mêmes la loi, créent des milices pour provoquer le coupable, ce qui l'excite davantage. C'est un roman sous pression, un brin mystérieux et fantastique, mais surtout hallucinant de page en page, lorsque les vérités se précisent et prennent une réalité déconcertante. La fin, d'ailleurs, est bouleversante.
Peut être lu par des adolescents. Une lecture davantage poétique que pesante.
Le Serpent à Plumes, 2009 - 312 pages - 21€
traduit de l'anglais (Australie) par Bertrand Ferrier
# On the other side - The Strokes
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