L'histoire
Printemps 1978, John Travolta est "Tony Manero" dans le film La Fièvre du samedi soir, et enflamme le monde du disco. Au même moment à Santiago du Chili, alors que la terrible dictature de Pinochet sévit, Raùl Peralta, 50 ans, est fasciné par ce personnage et par l'univers du film. Tous les samedis soirs, il libère sa passion pour le disco. En compagnie d'autres danseurs amateurs, il crée un spectacle dans un night club de banlieue. Quand il apprend que la télévision organise un concours du meilleur sosie de Tony Manero, Raùl y voit sa chance de devenir une star. Sa fascination se transforme en obsession. Plus rien ni personne ne pourra alors l'arrêter...
Mon avis
Voilà un film choc dont on sort un peu pantois tout autant que perplexe. La bande-annonce était prometteuse mais pour une fois très bien faite, ne laissant rien entrevoir du gros de l'histoire. Techniquement c'est presque une horreur. L'image saute, les couleurs et le grain ne sont pas beaux, les flous un peu trop nombreux, c'est voulu, mais un brin exercice de style qui peut vite donner mal à la tête. Mais tout cela est rattrapé par un récit dur, glauque, qui finit par être intéressant presque passionnant. Beaucoup de scène surprennent, choquantes sans être pour autant insoutenables, mêlées au climat politique de l'époque Pinochet au Chili, cela donne une ambiance spéciale et qui sort de l'ordinaire. Les personnages sont liés par des rapports relationnels et sexuels d'une grande tristesse et d'un grand désespoir. A l'image du personnage principal. Il est particulièrement sombre, pathétique, on pense qu'il va devenir touchant mais il bascule brusquement dans une folie meurtrière et une folie tout court, froide, incontrôlable, qui fait que ne peut pas s'attacher à lui et qu'on finit même par le détester. Alfredo Castro (un petit air de Al Pacino)qui joue le rôle de Raul "Tony Manero" est absolument hallucinant. Tout simplement incroyable, une performance étonnante. Tous les autres acteurs et actrices sont tous parfaits aussi. Rien à dire.
La mise en scène maniérée, parfois trop et une histoire limite et sombre font de Tony Manero un film atypique, pas vraiment grand public, certainement rebutant pour certains, mais qui a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent.