Il paraît que Nicolas Sarkozy est tellement trop hypercompétent que quand il dit des bêtises, c'est mieux montrer qu'il est encore plus trop compétent que tout ce qu'on aurait pu croire.
Voici donc la blague de la semaine. Je l'ai vue d'abord dans Les Échos : "Partage des profits : l'Etat actionnaire invité à montrer l'exemple". J'étais mort de rire. Pas bêtes, du coup, les syndicats. Chiche, Monsieur TGH : nous sommes venus chercher notre tiers des bénéfices, puisque ça ne dépend que de vous. Air France-KLM, la SNCF, La Poste, Aéroports de Paris, peut-être même Renault... la liste est assez longue. Seule la RATP pratiquerait déjà, à peu près, les trois tiers sarkozystes.
Marianne2 l'a relevé aussi. Selon l'hébdomadaire, si la SNCF pratiquait cette politique emblématique du sarkozysme pur-jus, il faudrait donner un chèque de 2700 € à chaque cheminot, en plus des 200 € qu'ils ont déjà perçus :
Seulement voilà : 158000x207€ = un peu moins de 33 millions, soit 1/14e des bénéfices. On est loin du tiers promis, en vertu duquel la prime que la SNCF aurait dû verser se serait élevée à… plus de 2700€ par agent ! Détail important : en 2008, les cheminots avaient déjà touché 200€ pour des bénéfices annuels de plus d’un milliard d'euros...
A côté d'une telle prime, le régime spécial c'était de l'argent de poche.
Cette histoire des trois tiers a toujours été hautement ridicule. Sarkozy pensait pouvoir le proposer sans risque de le voir appliqué, tellement cela constituerait un handicap groupes français qui pourraient être amenés à s'y mettre. Dans ce cas, le Manager de la République n'aurait que l'embarras du choix pour botter en touche : il faut que ce soit appliqué au niveau européen, international ; c'est la fautes aux Tchèques, aux Américains, aux Coréens... etc.
Notre trop-compétent-pour-son-propre-bien chef de rayon avait pourtant oublié le statut ambigu des entreprises publiques, qui, si si, ont parfois elles aussi des bénéfices à partager.