Mais depuis son élection, le président de la République fait explicitement la promotion de la religion – des religions en général, de la sienne en particulier – et n’hésite pas à les appeler au soutien de son action gouvernementale. Ne cachant ni le supplément d’âme qu’il reconnaît aux croyants, ni l’espoir qu’il place dans l’école privée pour pallier
les insuffisances supposées de l’école publique (notamment en termes demorale et de prévention de la délinquance), le chef de l’État inscrit désormais son action résolument en dissolution du principe de laïcité dans notre République.
Les dangers que Nicolas Sarkozy fait courir à notre société en agissant ainsi sont importants. Il gomme, au nom du respect des croyances, les risques générés par les pratiques sectaires ; il prône la définition des individus à partir de leur appartenance communautaire et de leur héritage culturel (et non de leur liberté de conscience et de la qualité de citoyen) ; il favorise la stigmatisation des communautés et leur opposition entre elles.
Le renoncement contenu dans cette politique, c’est le renoncement à la liberté des individus,au droit pour tous à l’émancipation sociale, à la fraternité et à l’égalité.Mais surtout cela porte atteint demanière inquiétante à l’unicité de notre République.
par Marie-Pierre
de la Gontrie,
secrétaire nationale
aux libertés publiques