« Ian Usher, un Britannique de quarante-quatre ans immigré en Australie, a vendu toute sa vie aux enchères sur Internet pour 399 000 dollars australiens (environ 242 000 euros) » écrit Directmatinplus (30/06/2008). Avec cette précision supplémentaire : « Pour ce prix, l’acquéreur pourra jouir de sa maison de Perth, de tous ses biens matériels, de la possibilité de prendre son travail, de rencontrer ses amis ». Mais la logique de cette identification totale confère à cette transaction (quasi faustiennne) un aspect paradoxal. Pour revêtir complètement le costume de Mr Usher, « l’acquéreur » de sa vie ne devrait-il pas jouir aussi de ces 399 000 dollars (versés par lui-même) et reçus par le vendeur pour le « négoce de sa vie » ? Or comme dans le paradoxe-fondateur du menteur, une oscillation infinie se dessine alors : si Mr Usher cède également cette somme à cet « acheteur », celui-ci ne lui verserait alors plus rien et perdrait aussitôt le droit de disposer de « tous ses biens matériels », y compris ce « prix d’une vie » ! Mais dans ce cas, il pourrait de nouveau récupérer ce montant, car Mr Usher en disposerait désormais, et ainsi de suite en alternance indécidable…