Il va falloir que je parle ce soir devant des gens que je ne connais pas. Peut-être certains d'entre eux sont-ils aussi dans ce train, entre les hommes à chemise blanche, pantalons gris et chaussettes fines qui ont tombé le veston et déserré la cravate, maintenant qu'ils sont sortis du bureau.
Ils rentrent chez eux. Ils regardent d'un air nostalgique leurs téléphones portables qui ne sonnent pas et leurs agendas électroniques posés sur les tablettes. Certains parlent avec des femmes en tailleur, aux chaussures pointues et aux coiffures mi-longues avec des lunettes de soleil dans les cheveux.
Mon plan est fait, décidé, construit. Point a, point b... Tout se déploie en éventail.
Un adolescent avec un pull rayé et des grosses lunettes lit un roman d'héroïc-fantasy. Son vis-à-vis a une veste en velours côtelé, des baskets, un pull qui prône le mountain-bike. Il est chauve.
Prochain arrêt: Gland. Il y a des endroits qui s'appellent Gland et d'autres Saint-Amour. Point a, point b...
Ca va durer un bon bout de temps et je n'ai emporté que ce carnet, un stylo et une bière.