Les petits mensonges de Martine (et du Parti Socialiste)

Publié le 18 février 2009 par Edgar @edgarpoe
Entendu ce matin sur Inter, Martine Aubry reprocher à Sarkozy la minceur de son plan de relance. Ca passait sans problème, pas d'objection du journaliste, mais comme à la suite de cela elle ajoute "et la priorité c'est l'Europe", un journaliste a fini par réagir.

Thomas Legrand donc, lui rappelle que la Commission européenne se prépare à tancer la France pour déficit excessif, et qu'il est donc difficile de reprocher à Sarko sa timidité tout en louant l'Europe.

Blabla pas embarassé de Martine : "mais ce n'est pas cette Europe que nous voulons, nous en voulons une autre, l'Europe actuelle laisse une place excessive à la concurrence et au marché..." Un grand coup d'Europe alter.

Le premier problème, si on pense sérieusement cela, c'est que la moindre des choses serait de ne pas ratifier le Traité de Lisbonne qui continue à être, en son coeur, un traité de libre échange aux accents néolibéraux très prononcés. Hors Martine a voté pour en février 2008.

C'est au minimum une incohérence, qui doit conduire ceux qui regrettent les penchants libéraux de l'Europe à refuser leur voix au PS.

Mais Martine a ajouté que la Commission se préparait à blâmer la France uniquement, qui faisait du déficit passif, alors que l'Espagne et d'autres faisaient de la bonne relance et donc échapperaient aux foudres de Bruxelles. Pas de bol, c'est faux.

La Commission s'apprête en effet à tancer à peu près tout le monde, Espagne incluse. Pas de distinguo entre plans de relances, intelligents ou pas, de la part de Bruxelles.

Je rappelle qu'à ma connaissance le PS au niveau européen n'opposera pas de candidat à Barroso pour la future présidence de la Commission.

L'Europe intelligente vue par Martine Aubry passe donc par un double oui, au TCE/Lisbonne et à Barroso. Ca devient très lourd comme socle d'une Europe alter...

Deux constats :

- la défense de l'Union européenne conduit à devoir raconter n'importe quoi aux électeurs. L'Union européenne est si peu défendable que même les journalistes des grands médias finissent par relever la propagande européenne ;

- la stratégie qui consiste à vouloir "changer de l'intérieur" une organisation vermoulue a échoué pour le PCF des années 80, je ne vois pas bien pourquoi elle réussirait pour l'Union européenne. Seul un parti considérant sérieusement l'option d'une sortie de l'Union européenne peut dire la vérité* aux électeurs sur la plupart des sujets actuels. Vouloir préserver l'option d'une Europe alter expose tout de suite à jeter un voile pudique sur ce qu'est aujourd'hui cette organisation.




* la vérité en la matière n'est pas un truc platonicien, au sens où il existerait une politique idéale de rechange, applicable demain matin. La vérité en matière de relance consiste à dire que les contraintes européennes font que 1. Sarkozy ne peut pas faire plus, quoi qu'en dise le PS, 2. pas la peine de vanter en comparaison le plan Obama : un plan Obama ne passerait pas en Europe, du fait des critères dits de Maastricht, que le PS a de nouveau approuvés en février 2008.