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Nation ligne 2. Nous attendons un métro. Il est bien 22h30. Un train est à quai. Les motifs départ sont éteints. Je me dis qu'avec un peu de chance, le train qui nous amènera à Père-Lachaise sera un mf01.
Au bruit qu'il fait en arrivant, je sais que ce sera un mf67. Une annonce voyageurs nous prévient que ce train ne prend pas de voyageurs. Quand je dis nous prévient, je parle des autres car je ne comprends pas le début dont le son n'est pas très clair et le temps de tendre l'oreille les messages sont en langue étrangère. Et quand je dis "les autres", un doute me prend car tous ceux qui attendaient sur le quai montent dans le train qui vient d'arriver. Seules quelques rares personnes attendent l'allumage du motif départ.
On attend quoi, une ou deux minutes? En comptant large, c'est-à-dire pas longtemps, quand le vibreur des portes retentit sur le train qui était à quai lors de notre arrivée. Les motifs départ sont toujours éteints. Les gens se ruent dans ce métro, beaucoup restent dans l'autre, n'ayant pas le temps d'en sortir et de parcourir la distance de la largeur du quai.
La jeune femme qui m'accompagne saute dans le train et le temps que je réagisse, les portes se ferment. Un jeune homme, retient les portes pour me laisser entrer, puis derrière moi un vieux monsieur et sa valise.
"Connard! Espèce de connard!" lance le jeune homme en direction de l'avant du train. "Non mais quelle bande de connards", nous dit-il, le vocabulaire se faisant apparemment la malle sous l'effet de l'indignation.
Je le remercie vivement et n'ose lui dire que je suis aussi une connasse qui conduit un train.
Les motifs départ sont éteints.