Les députés azuréens au banc d’essai

Publié le 18 février 2009 par Letuyo

Alors que le député-maire d’Antibes présentait ce mardi sa loi en faveur d’une allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie, LeTuyo s’est demandé si les députés des Alpes-Maritimes faisaient leur boulot.

Eric Ciotti, Muriel Marland-Militello, Rudy Salles, Jean-Claude Guibal, Christian Estrosi, Lionnel Luca, Jean Leonetti, Bernard Brochand, Michèle Tabarot : les 9 députés des Alpes-Maritimes consacrent – théoriquement – deux jours par semaine à bosser pour la nation au palais Bourbon, sur les bancs imprégnés de l’histoire républicaine . Mais jouent-ils bien leur rôle, nos députés ? Entre les hyperactifs de la proposition de loi et ceux qui roupillent sur les bancs, LeTuyo est allé faire le tri.

1ère circonscription :

Eric Ciotti, l’élève studieux

C’est à la fois le plus jeune des députés azuréens et le seul à être élu pour la première fois. Mais le petit dernier est déjà premier de la classe. Eric Ciotti a rédigé 2 rapports, posé la bagatelle de 522 questions écrites et même déposé 10 propositions de loi. Celles sur « le renforcement du service minimum » et « l’interdiction de la détention des chiens d’attaque » ont fait couler beaucoup d’encre ; « la lutte contre le déversement des eaux usées dans la mer ou dans les ports » et « l’interdiction de la vente des boissons alcooliques à emporter entre vingt-deux heures et six heures », beaucoup moins.

2ème circonscription :

Muriel Marland-Militello, ou la cause animale

L’adjointe à la culture du maire de Nice vient d’être désignée « rapporteur au nom de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale sur le projet de loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet ». Sinon, elle s’active comme défenseuse de la cause animale. Muriel Marland-Militello à déjà déposé deux propositions de loi sur ce thème : l’une « pour reconnaître dans le code civil le caractère d’être sensible à l’animal », l’autre pour « interdire tous les sévices graves envers les animaux domestiques ou apprivoisés, ou tenus en captivité, susceptibles d’être exercés lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ». Elle entend aussi « à prévenir les abus en matière d’aide juridictionnelle » et « améliorer la prévention des comportements à risques chez les jeunes ».

3ème circonscription

Rudy Salles, le vice-président oublié

Entre Nice (où il est adjoint au tourisme), Marseille (où il est conseiller régional) et Paris (où il est député), Rudy Salles le cumulard a besoin de parfois souffler un peu. Problème : il est vice-président de l’Assemblée nationale, et se retrouve donc parfois au perchoir la nuit, pour d’interminables débats. Alors la journée dans l’hémicycle, Rudy Salles en profite pour un peu se reposer. Il a tout de même trouvé la force de déposer 2 propositions de loi en 20 mois. La plus récente tend « à l’encadrement de l’exercice de la fonction de syndic par des non-professionnels ». La seconde, visiblement sortie d’un cerveau exténué, tend « à l’interdiction de fumer en voiture en présence d’un mineur de moins de seize ans ».

4ème circonscription

Jean-Claude Guibal, celui qui voulait faire chanter les sportifs

Le député-maire de Menton a fait sensation à la fin du mois dernier en déposant une proposition de loi « tendant à imposer aux fédérations sportives délégataires d’édicter une Charte de bonne conduite qui obligerait les joueurs des équipes de France à chanter la Marseillaise lors de son exécution ». Mis à part cet excès de zèle, Jean-Claude Guibal fait son job sans faire de vague… et se mobilise pour la Méditerranée en proposant la création d’un « corps de gardes-côtes » et le renforcement du « dispositif de lutte contre les navires pollueurs en mer Méditerranée ».

5ème circonscription

Christian Estrosi, député coûte que coûte

Il a été élu 5 fois député, mais a déjà dû quitter le palais Bourbon à 3 reprises : en 1993 après que son élection ait été invalidée, puis en 2005 et 2007 quand il est entré au gouvernement. Lorsqu’il a perdu son poste de secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, il a demandé à son suppléant, le fidèle Charles-Ange Ginésy, de démissionner pour retrouver son siège. Mais à quoi bon ? Elu maire de Nice, rêvant de retourner au gouvernement (il se dit que c’est pour bientôt, et que ce sera à l’agriculture), Christian Estrosi ne fait que de la figuration à l’Assemblée nationale. Il n’a proposé qu’un obscur texte « visant à permettre aux grandes villes de créer une commission permanente dans les conseils municipaux chargée du suivi des affaires courantes », n’est intervenu que 5 fois en séance et n’a pas rédigé le moindre rapport.

6ème circonscription

Lionnel Luca, le sérial législateur

Pour « une journée nationale d’hommage aux victimes des régimes communistes », « pour un droit à l’objection de conscience à l’expérimentation animale », pour « la reconnaissance du génocide vendéen », pour « inscrire systématiquement tous les citoyens français sur les listes électorales », pour « supprimer l’impôt de solidarité sur la fortune », et même pour « limiter le bruit des autoradios » ! Lionnel Luca a déposé pas moins de 20 propositions de loi depuis sa réélection, soit en moyenne une par mois, vacances parlementaires comprises. Un record ! En revanche, il n’a pas rédigé le moindre rapport…

7ème circonscription

Jean Leonetti, ou le combat pour la fin de vie

Le député-maire d’Antibes s’est fait connaître avec sa loi sur le droit des malades et la fin de vie en 2005. Depuis, chaque fois que la question de l’euthanasie revient dans l’actualité, tous les médias composent son numéro de portable et il leur répond bien volontiers. Réélu en 2007, Jean Leonetti a déposé depuis 3 propositions de loi. Celle « visant à créer une allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie » sera examinée ce mardi dans l’hémicycle.

8ème circonscription

Bernard Brochand, le député fantôme

Le people mais pas bling-bling maire de Cannes est député. Oui. Ça peut surprendre, car en 20 mois, il n’a pas déposé l’ombre texte. Et le pire, c’est que même en remontant à sa première élection au parlement, en 2001, on ne retrouve pas la moindre trace d’une proposition de loi initiée par Bernard Brochand.

9ème circonscription

Michèle Tabarot, la discrète

La voisine et rivale du Cannet fait guère mieux. Michèle Tabarot a rédigé 3 rapports mais aucune proposition de loi. C’est encore moins que lors de son premier mandat (4 rapports et 1 proposition de loi). Ça promet pour le mandat suivant… Une note positive : Michèle Tabarot rappelle dans un communiqué de presse qu’elle « vient d’être nommée membre du Haut Conseil de la Famille ». Hip hip hip houra !