Pédagogies (2)

Publié le 17 février 2009 par Jfa

Certes, la maîtrise des savoirs disciplinaires est indispensable pour enseigner, mais sauf dans les établissements où la sélection fait que ce sont les élèves qui sont bons (tels certains lycées parisiens), ou dans les universités à partir des “masters”, la “pédagogie”, connaissance de l’élève à ses différents âges, de ses motivations et non-motivations, de ce qui “fait sens” ou non, de se fonctionnements cognitifs, …, les techniques de pédagogie différenciée, par objectifs, les progressions didactiques,… sont tout aussi nécessaires pour des professionnels de l’enseignement.

A partir de la création du Collège dans les années 60 avec la réforme Fouchet, on assiste à la massification du second degré puis de l’Université (en France, 200 000 étudiants en 1950, 850 000 en 1970, 2 180 000 en 1996, en quasi stagnation depuis). Le nombre de reçus au baccalauréat général passe (en pourcentage d’une classe d’âge) de 5% en 1950 à 33% en 1997. Le reste des reçus étant des baccalauréats techniques ou technologiques créés plus tardivement, dont le niveau scolaire n’est certes pas équivalent, notamment souvent en orthographe, mais qui dépassent très largement celui des Fins d’Etudes dans lesquelles ils auraient fini lors des années 50.

Comment peut-on raisonnablement, à partir d’une telle massification, difficile à réaliser mais correspondant aux besoins du pays et de son économie, espérer maintenir les manières d’enseigner d’avant-guerre, où les effectifs étaient quasiment homogènes en milieux d’origine des élèves ?

Certes, on a vu quelquefois dans les IUFM et les STAPS des choses frisant la caricature, mais comment espérer ignorer la pédagogie pour gérer des classes très hétérogènes culturellement, dont les élèves ont des rythmes d’acquisition différents et où les conditions de soutien parental vont du zéro pointé au quasi-cocooning ? Et dont l’objectif est le maintien en classe jusqu’à 16 ans ?

Au delà de ce que montrent tous les travaux et toutes les études sur les mécanismes de la cognition, (notamment qu’enseigner n’est pas “communiquer”, ni remplir la tête de l’élève à l’aide d’un entonnoir) et pour lesquels il y a heureusement eu des progrès depuis 1550 et les premiers cours en Sorbonne, comment peut-on imaginer un simple cours magistral accompagné de la badine et du bonnet d’âne quand une partie des élèves et de leurs parents ne sont pas persuadés de l’intérêt de l’école ? Comment maintenir la motivation et l’intérêt des élèves quand les châtiments corporels sont (heureusement) interdits ?

En réalité, les pourfendeurs du “pédagogisme” sont d’une part des ignorants, quant à leur conception des mécanismes des apprentissages, mais aussi des nostalgiques des années 50, où l’entrée en 6ème était réservée à une élite, avec un concours (que j’ai moi-même passé et par chance réussi) et où on renverrait les exclus sur un marché du travail qui les payerait et les traiterait comme des travailleurs d’Inde, de Chine ou du Viet-Nam. Malheureusement pour eux, ce type d’entreprise a quasiment disparu en France et les places qui subsistent sont généralement prises par les travailleurs immigrés que le patronat a commencé à faire venir dans les années 50 pour éviter une pression à la hausse sur les salaires.

L’école, en France, souffre de pas mal de défauts. Les enseignants, comme toute population et toute profession, se répartissent évidemment sur une courbe de Gauss, Le travail en équipe a du mal à se généraliser, les programmes ne font pas assez de place aux méthodes, … Mais, de grâce, évitons d’obscurcir inutilement le débat…

- Chevilles enflées: lors du prochain sommet de l’OTAN,“Le président français aurait demandé à bousculer le protocole pour venir s’asseoir à côté du secrétaire général de l’organisation, et non par ordre alphabétique comme c’est l’usage”. NouvelObs. “Finalement, un compromis a été trouvé, rapporte Der Spiegel : le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel – les deux hôtes du sommet - pourraient s’asseoir respectivement à droite et à gauche du secrétaire général, lorsque les caméras de télévisions seront dans la salle. Une fois les journalistes sortis, tous les chefs d’Etat reprendraient leur place selon l’ordre traditionnel. Un compromis qui devrait apaiser, selon le journal anglais The Telegraph, la “vanité du président français”". Ah, la belle image de la France..!

- Guadeloupe. Que l’Etat prenne ses responsabilités. Edito du Monde. Il l’a bien fait pour les banques..!

- Vanité de la vidéosurveillance. Marianne. Il serait intéressant de rechercher à qui appartiennent les sociéts qui les installent. “Si les caméras garantissaient la sécurité des citoyens, Londres, la ville des cinglés de l’objectif avec quelques 500000 caméras, serait la ville la plus sûre du monde. Mais ce n’est pas le cas”.

- Les “responsables” que désigne l’irresponsable à la vindicte populaire. Le Monde.

 - DSK est bien passé au FMI. Marianne.

- Les citoyennes et citoyens de la République françaises soussignés constatent que l’accord signé le 18 décembre entre le gouvernement français et le Vatican met fin au monopole de l’Etat sur l’attribution des grades universitaires, reconnaît la validité des diplômes, aussi bien «canoniques» que «profanes», délivrés par les établissements catholiques d’enseignement supérieur, englobe de fait le baccalauréat en tant que premier grade universitaire, considèrent cet accord comme totalement anti-laïque”. La pétition.

- Travail, Profit, Police… On commence maintenant le dressage tôt. Plume de presse.

- La méconnaisance crasse des rudiments de l’économie d’entreprise d’un ex-avocat d’affaires. Déchiffrages.