Magazine Conso
"[Spence] was a little bit too crazy, even then. When we first met him, he looked a little bit crazed. He was one of the first guys I'd seen with ratted hair. And he'd laugh hysterically when he'd get the feeling. But he played excellent rhythm guitar. He did these things where he would muffle the strings. And he did that better than anybody, ever. And when the five of us played together, there was something happening that was undeniable" (Jerry Miller)
Where: Recorded at Columbia Studios
When: 1967
Who: Jerry Miller (guitar, vocals), Skip Spence (rhythm guitar, vocals), Peter Lewis (rhythm guitar, vocals), Bob Mosley (bass, vocals), Don Stevenson (drums, vocals)
What: 1. Hey Grandma 2. Mister Blues 3. Fall On You 4. 8:05 5. Come In The Morning 6. Omaha 7. Naked, If I Want To 8. Someday 9. Ain't No Use 10. Sitting By The Window 11. Changes 12. Lazy Me 13. Indifference
How: Produced by David Rubinson
Up: guitare stridente contre gratte râpeuse boogiephile, couche de chœurs ariens à la Crosby, Stills, Nash & Young, basse qui ponctionne, des voix qui circulent dans tous les coins, du riff soutenu par une basse qui prend le temps de visiter, le break en harmonies vocales incroyablement impeccables, du Jefferson Airplane en plus technique, ça pulse, un groupe sudiste avec toutes ces guitares, le Buffalo Springfield en version rapide, les drums qui splashent, les vocaux emmêlés, un solo rasoir sanglant en bas de manche vicieux, à écouter fort ça, une gratte crade pour le final destroy, moins de trois minutes, ça fait une dans la boîte ["Hey Grandma"]...
gros arpèges, basse énorme et voix gueularde, vite rejoints par les chœurs, un collectif vocal étouffant, la ballade californienne avec une structure complexe de grattes rythmiques, on louche vers la country en mode péchu, les drums en charleys uniquement et les chœurs qui tiennent le tempo, accélération finale sur caisse claire épileptique, déjà la fin, moins de deux minutes, là ["Mister Blues"]...
le riff qui balance gentiment, du swing baba, ça tape un peu fort même avec les incontournables chœurs hippie par-dessus, la basse en octaves psychopathes et les voix cousues à la mode redneck, un joyeux bordel dont pas une note ne semble involontaire, la folie de Spence encore créative, du rock psyché violent, une attitude, la fin de strophe country qui annonce le solo sudiste, les drums tout au fond à gauche, que des charleys, emballé ["Fall On You"]...
arpèges et chœurs planant sur tambourin indolent, basse toujours aussi loquace mais drums éteints, la ballade sixties vintage avec petit solo perlé sur basse mammouth, tout de même toutes ces grattes assemblées en fond, une marque de fabrique, chœurs stoppés en pleine course pour rebalancer de plus belle la sauce pastorale, quel métier les petits débutants ["8:05"]...
drums claquant et rythmique sixties vintage à base d'accords fouettés, la basse occupe tout l'espace à en étouffer les drums, une voix aigue et soudain les chœurs baba les plus irrésistibles qui lâchent la bride du tempo, une décharge collective de tous les instruments avec basse alpiniste bien sûr, talent de composition très impressionnant sous l'impression de remplissage, ça palpite et ça pulse sur de rachitiques charleys, un solo mort-né, pas de répit, des petits écrins psyché, à quoi ils carburent ? ["Come In The Morning"]...
début psycho puis le riff à deux, trois (ou douze ?) grattes pour une chevauchée psyché propulsée par des chœurs zéphyrs comme il se doit, les plus rapides du circuit nos Moby Grape, les drums en ascension speed, la basse qui dégorge en accéléré, presque trop rapide, les breaks de drums touchent au divin, le tout joliment destroy, on part du silence pour monter vers l'explosion avec les drums qui breakent à qui mieux-mieux, quel bordel, la fin encore plus rapide, avec solo in extremis, les rois de la gratte, quel niveau, une menace de jam psyché mais non, la fin concassée méchant ["Omaha"]...
ballade pour dépoussiérage des cases aiguës de la basse, arpèges et chœurs garantis hippie, beaux enchaînements d'accords, on sent la force des compos, quelle richesse, uni simple interlude, même pas la minute ["Naked, If I Want To"]...
riff ou arpèges qui dégringolent, qui va prendre le dessus, on est déjà perdu, les chœurs religieux à la Crosby, la ballade hippie élizabéthaine peut-être, la fête aux grattes rythmiques derrière, déjà le break (par rapport à quoi ?) avec une multiplication des six-cordes, soudain une voix solo soul qui se lancent, les drums attentifs à pas louper tous les changements, du psyché-prog sans les extensions, la basse qui fait un tiré aigu pour voir, c'est parti pour un solo jazzy sur basse caverneuse qui meurt, fini ["Someday"]...
le picking infernal en country rock bennyhillesque, chœurs remplissent l'espace, une grosse gratte rêche qui place ses licks en commentaires, quelle précision pour assembler tout ce bordel, déjà d'autres grattes à gauche et à droite, tout est si speed, le break prévisible mais pas tout à fait comme on l'attendait, la basse qui gicle, un solo sur rythmique qui semble glisser vers une valse, à nouveau le micro-solo abrasif, où va-t-on ? ["Ain't No Use"]...
petit hammer-on sans prétention écrasé par un accord gras visqueux, une curieuse ballade névrosée, même pas de Spence, qui prend de la hauteur grâce aux chœurs angéliques, simples charleys et basse à fond pour rythmique, des breaks sans fin mais jamais ostentatoires, un solo avorté, la basse s'apaise et ronronne, une ballade un peu inquiétante et une drôle de compo, fin en aigu de basse et arpèges électriques ["Sitting By The Window"]...batterie militaire pour intro, devinez quoi des chœurs et c'est parti pour une nouvelle bourrinade en rythmiques bien hachées et walking-bass indépendante, un solo méchamment criard en continu, toujours cette vitesse, les drums en roulis infernal pour suivre la cadence, des aigus de voix qui font mal, ça décélère mais en boogie paresseux avec solo déchirant splendide sur une jolie pulsation, la basse qui fait des écarts riffants en aigu, une louche encore de chœurs sur guitare gueularde, presque du Stevie Winwoood la voix, vitesse et violence pour un speed hippie permanent, on ralentit mais pour glisser dans le chaos bordel de fin, bribes de nouveau solo magique, la basse qui fait des allers-retours en aigu, y a un plan qui traîne peut-être ["Changes"]...
in medias res, riff en solo et la plus belle partie vocale de l'album, à la Marty Balin, grattes qui arpègent et riffent gras sur des nappes de chœurs, ambiances carillonnantes et riffantes pas si fréquentes à l'époque, une compo qui cache sa complexité sous un bordel baba, voix superbe pour le hit sixties à la Buffalo Springfield ou Jefferson, beaucoup de travail derrière, on coupe le courant sur la basse qui bloblote et riffe un peu sur les drums, un solo de basse ? non, fini, même pas cent secondes, le titre ["Lazy Me"]...
gros riff gras sur sirènes, éclate en solo rageur acide sur boogie medium, les chœurs se placent en jouant des coudes, une gratte qui ponctue de soli nerveux, déjà un break trop speed rock et la basse qui en remet une couche, les voix empilées qui ont des attaques percussives, encore un break incroyable, comment assurent-ils la cohésion, les soli écorchés peut-être, le tempo qui change, les voix sont d'une telle perfection qu'elle passe presque inaperçue, ensuite, on sait plus, des soli démentiels, des accélérations, des breaks, une pause et une basse moribonde en aigu, une corde faiblement gratouillée à la guitare, les drums qui reviennent la baguette entre les jambes, un solo psyché indien à la Bloomfield, les drums qui montent en pression, ça se calme mais le solo de l'Est se poursuit, puis tout s'éteint, c'et la fin ["Indifference"]...
Down: Rien. Et puis cette pochette, ce washboard humilié...