Magazine Société
Un film passe relativement inaperçu en ce moment.
Pourtant, il appartient à cette catégorie des films que je qualifie d'utiles, avec Shortbus et Religolo.
http://brethmas.blogspot.com/2009/01/228-religolo-religulous-un-film.html
http://brethmas.blogspot.com/2006/11/69-shortbus-un-film-indispensable.html
Doute est l'histoire d'un prêtre enseignant suspecté de pédérastie avec un de ses élèves par une mère supérieure obsédée , dont on apprend qu'elle fut une épouse malheureuse avant d'épouser Jésus, (tiens, on peut se marier deux fois quand c'est avec Jésus?), qui transforme les choses les plus anodines en éléments à charge et prend ses soupçons illuminés pour des réalités.
Doute dénonce avec l'air de ne pas y toucher le mythe des « têtes blondes innocentes », démontre qu'on peut très bien savoir ce qu'on veut dès douze ans sans l'avoir « appris » d'un adulte, et montre une mère qui soutient son fils dans l'adversité et l'exclusion d'une adolescence homosexuelle difficile.
Ce qui dérange dans Doute, ce ne sont pas les idées qui dérangent la bonne bourgeoisie, mais justement la démonstration de leur fragilité. Le réalisateur y saccage avec joie et réalisme le politiquement correct, renverse les dogmes sans les contester sur le fond, simplement en les confrontant à la vie.
Doute se termine dans le doute. On ne saura jamais. Mais on a compris que derrière les apparences, existe toujours la nature humaine, avec le meilleur et le pire.
Fortement interprété par Merryl Streep et Philip Seymour Hoffman (inoubliable dans Truman Capote), Doute est, après « Religolo », le deuxième film sur le doute en quelques mois.
Et tout cela nous vient d'Amérique. Les Yankees, empêtrés dans leurs omniprésentes religions, se poseraient-ils enfin quelques bonnes questions?