Pays-Bas - Un médicament couramment prescrit pour réguler la pression artérielle pourrait effacer les mauvais souvenirs, selon une étude menée par le Pr. Kindt de l’université d’Amsterdam.
De précédentes études avaient déjà montré la capacité de l’esprit à altérer les mauvais souvenirs, mais aussi à les reconsolider. Or, une interférence créée par les médicaments bêtabloquants dans ce processus de reconsolidation a pu être observée : cette nouvelle étude montre ainsi que les peurs associées aux mauvais souvenirs diminuent avec l’absorption de ces médicaments.
Soixante personnes ont été mises face à un souvenir apeurant, en associant des images d’araignées à un léger choc électrique. En leur administrant du propanolol, un bêtabloquant, avant de leur montrer à nouveau ces images, leur réaction n’était plus la même. Les participants étaient moins surpris, effet qui semble permanent.
Cette découverte pourrait mener, selon le Pr. Kindt, à de nouvelles façons de traiter les séquelles émotionnelles consécutives à des chocs traumatiques, comme les attaques terroristes ou les catastrophes naturelles.
Les experts et éthiciens se posent toutefois la question du droit de toucher à l’esprit d’un patient. Pour le Dr Sokol, éthicien à l’université de Londres, "enlever un mauvais souvenir n’est pas comme enlever une verrue. Cela changera notre identité personnelle car ce que nous sommes est lié à nos souvenirs." D’autres experts pensent que certains mauvais souvenirs permettent de distinguer des situations critiques et de pouvoir y faire face.