"J'ai toujours en travers cette défaite de 2006. Je suis poussé par l'envie d'effacer ce souvenir. La seule solution, c'est de gagner en 2010 ou en 2014", a déclaré le sélectionneur des Bleus, adepte de l'ironie, dans une interview diffusée vendredi par Sportweek.
Raymond Domenech est le rédacteur en chef spécial du 200e numéro de ce magazine gratuit, qui s'appelait jusqu'alors Sport.
Le sélectionneur avait rêvé d'un scenario idéal pour cette finale qui était le dernier match de Zinedine Zidane. Le capitaine des Bleus avait donné l'avantage à la France sur penalty en première période avant d'être expulsé en prolongation. La France s'est finalement inclinée aux tirs au but, après un résultat nul 1-1.
"C'était écrit, on allait gagner. En finale, on menait 2-0 contre l'Italie et je sortais Zizou à deux ou trois minutes de la fin, devant deux milliards de spectateurs. C'était Dieu qui quittait le terrain. Le match se serait arrêté", a poursuivi Domenech.
NI RONALDO NI MESSI
Le sélectionneur a été maintenu en poste après l'Euro 2008 malgré une élimination au premier tour.
"Autant en 2006 je pensais qu'on irait au bout, autant en 2008 je n'ai pas senti qu'on avait les ingrédients pour réussir. J'ai des formes d'intuition", a dit Domenech, qui affirmait pourtant vouloir gagner l'Euro avant le début du tournoi.
Il juge que ni l'échec de l'Euro ni l'évolution financière du football n'ont atténué son autorité sur l'équipe de France.
"Que certains joueurs gagnent dix fois plus d'argent que moi n'a aucune importance. On ne fait pas le même métier. J'ai la prétention de penser que le seul rapport qui compte entre moi et mes joueurs se situe sur le terrain de la compétence", a-t-il dit.
S'il avait l'âge de ses joueurs, Raymond Domenech ne se plaindrait de rien. "Rien que financièrement! Tu joues quatre ans et tu peux t'arrêter. L'argent donne la liberté. Tu peux envoyer chier qui tu veux et dire ce que tu penses."
S'il devait composer une sélection mondiale sans Français, Domenech écarterait des joueurs du calibre de Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo et choisirait plutôt "des gars avec qui tu peux aller à la guerre".
Bertrand Boucey, édité par Patrick Vignal
source : nouvelobs.com