Le 18 février est déja plié !!! Passons directement au 19 mars

Publié le 17 février 2009 par Slovar
Lorsqu'on demande à brûle-pourpoint aux français, qui est le Ministre du travail, la très grande majorité vous répond : Xavier Bertrand.
Le "gentil" Xavier étant partit chercher 500 000 militants pour l'UMP tout en faisant la quête pour ses SMS et autres outils de communication, le grand chef du social, aujourd'hui c'est Brice Hortefeux.
Comment ça, "Ah non pas lui" ? D'abord, c'est trop tard pour le regretter et puis, dans la mesure où nous sommes à 24H00 de la grande négociation entre les syndicats (patrons et salariés) et le gouvernement, il est normal que celui qui s'exprime sur le sujet soit ... Raymond Soubie.
Mais c'est qui celui là, vont encore dire les français ?
Raymond Soubie est le conseiller social de Nicolas Sarkozy (un de plus)
Biographie parue dans Le Point (extraits)
Les ors de la République, il les pratique depuis le gouvernement Chaban-Delmas et ils ne l'impressionnent plus. Le coeur du pouvoir, il en maîtrise tous les rouages depuis qu'il a conseillé Chirac et Barre à Matignon pendant tout le septennat de Giscard. ... / ... Inconnu du grand public, Soubie est pourtant depuis plus de trente ans « la » référence des relations sociales.
Jeune énarque, il savait se faire entendre
d'AndréBergeron (Force ouvrière), qui l'appelait « Raymond la Science »
Pour ceux qui l'ignorent, André Bergeron, qui dirigeait FO, était celui qui votait tous les textes que lui présentaient le CNPF (ancêtre du MEDEF) et que Coluche avait brocardé dans un sketch où il disait :
"F.O., voilà un syndicat qu'il est beau ! F.O., le syndycat qu'il vous faut !
C'est un syndicat qu'est très bien parce qu'il est le plus petit.
C'est celui qui fait le moins grève... donc, on gagne plus.
Quand on est obligé, on la fait, parce que sans ça, ça se verrait...
Mais c'est toujours nous qu'on reprend le boulot le plus vite, hein !
Je vois à mon usine on est sept.
C'est le plus petit, comme syndicat, c'est le plus petit. Alors il est un peu sur la corde raide.
Si il penche trop du côté des ouvriers, les patrons payent plus.
Et puis si il penche trop du côté des patrons, ça va finir par se voir !
Vu que c'est eux qui payent, et c'est pas le but de la manoeuvre !
Bon parce que vous comprenez, les syndicats ils sont un peu dans une situation délicate !
Des fois, j'entends des ouvriers qui disent : "Oh mais, tout ça, les syndicats sont complices !"
C'est pas vrai ! pas tous ! La plupart, mais pas tous ! ... / ...
Intégrale du sketch
"Il menait des discussions secrètes avec Jacques Moreau,
apparatchik d'une CFDT prête à rompre avec la culture de l'affrontement pour celle de la négociation. ... / ...
De discuter, au plus fort des grèves de 1995, à la fois avec Marc Blondel et Alain
Juppé et d'être couvert d'éloges par les deux hommes. « Il sait garder un secret. Lorsqu'il promet de faire passer un message, il le fait. C'est un homme avec qui vous pouvez être en désaccord complet, mais en qui vous pouvez avoir totalement confiance », confie un responsable syndical qui a d'ordinaire la dent particulièrement dure ... / ...
Cet art subtil de la diplomatie, Soubie l'a mis au service de tous les grands dossiers sociaux de ces dernières années. Le changement de statut de GDF, la privatisation de France Télécom, la mutation d'Air France, la réforme des retraites de 2003... Le « gourou » du social en a même fait un très rentable business. ... / ... Le meilleur connaisseur des relations syndicats-patronat décide de devenir son propre patron et de monter sa boutique. Elle s'appellera Altedia. Objet : le conseil en ressources humaines, l'accompagnement social des restructurations d'entreprise. Savoir-faire : quand un patron et les syndicats d'une entreprise ne parviennent plus à sortir d'un dialogue de sourds, c'est à lui qu'il faut faire appel pour déminer la situation ... / ...
Douze ans après sa création, avec 600 salariés et 90 millions de chiffre d'affaires, Altedia est devenu le premier cabinet conseil en ressources humaines et conseille la plupart des entreprises du CAC 40, mais aussi les gouvernements lorsqu'ils ont une réforme à faire passer. « En devenant chef d'entreprise, il a refusé de perdre son sens de l'Etat et son côté grand commis de l'Etat, confie sa femme, DanielleDeruy, cofondatrice avec lui d'Altedia. En 2003, lorsque le gouvernement nous a confié le soin d'expliquer la réforme des retraites aux Français, il ne s'agissait pas d'un contrat comme un autre. Raymond voulait absolument faire comprendre cette réforme aux Français. » ... / ... En revendant son entreprise pour plus de 100 millions d'euros au groupe Adecco (le numéro un du travail temporaire), Soubie a fait fortune ... / ...
Pour faire court, nous devons à cet homme : Le changement de statut de GDF, la privatisation de France Télécom, la mutation d'Air France, la réforme des retraites de 2003. C'est à dire qu'on a attribué à tord à des ministres (Fillon par exemple) la paternité de réformes réalisées en réalité par un cabinet conseil en ressources humaines. E
n toute logique, Brice Hortefeux et sa palanquée de collaborateurs et conseillers spéciaux (qui nous coûtent la peau des fesses - En voila des économies à faire Monsieur le Président !!! ) fera semblant demain d'avoir les coudées franches et des idées à revendre
Alors, quelles sont les propositions que Monsieur Soubie a savamment laissé filtrer à l'AFP ?
PARIS (AFP) — La réunion sociale du 18 février à l'Elysée aboutira à "des décisions" mais aussi à des "processus de négociation" afin d'"aider les victimes de la crise et d'introduire plus de justice", a déclaré dimanche Raymond Soubie, conseiller social de NicolasSarkozy
"Il va y avoir deux types de sorties: des décisions et des annonces sur un certain nombre de thèmes, des processus d'examen et/ou de négociations sur un certain nombre de sujets, qui devront se dérouler dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois", a-t-il déclaré, lors de l'émission "Dimanche Soir Politique" sur France Inter-LeMonde-iTélé
Le 18 février, "on va proposer les pistes que le président a proposées lors de son intervention du 5 février, examiner" celles des syndicats et du patronat, a ajouté M. Soubie. "Comment arriver à trouver des solutions concrètes pour les chômeurs totaux, chômeurs partiels, jeunes, c'est l'objet même de la réunion", selon lui.
"Les gens ont le sentiment que le partage des richesses est inéquitable", c'est "parfois légitime, et c'est la raison pour laquelle", les "objectifs" de la rencontre "c'est aider les gens qui sont victimes de la crise" et "introduire dans le système plus de justice", a-t-il précisé.
A la question de savoir si le gouvernement pourrait dégager plus que 1,4 md d'euros pour des mesures sociales, le conseiller a répondu: "c'est à discuter mercredi".
M. Soubie a estimé qu'"il y aura clairement des sujets sur lesquels on pourra trouver ensemble des pistes et d'autres sur lesquels il y aura désaccord", soulignant que "les syndicats ont un rôle de négociation mais aussi de contestation".
- Sur le Smic, "la question est: faut-il ou non l'augmenter (...) si l'on veut protéger l'emploi" avec des PME "en situation extrêmement difficiles", a-t-il jugé, ajoutant: "On va en discuter".
- Concernant la répartition des profits, réclamée par M. Sarkozy, "il y a des instruments en place, il faut que les différents partenaires les utilisent et c'est ce qu'on va regarder mercredi", a dit le conseiller en notant qu'actuellement, "sept à huit millions de personnes accèdent" à l'intéressement et à la participation ... / ...
Monsieur Soubie, vous pouvez le constater, utilise la technique bien connue des communicants qui consiste à ne rien affirmer alors que les décisions sont déjà prises : "On va proposer des pistes" "introduire plus de justice" "Il y aura des sujets d'accord et de désaccord" "pour le SMIC : "on verra ... " "pour la répartition, le vieux serpent de mer gaulliste de la participation "pourra être évoqué" et enfin, si la réunion se termine (ce dont nous sommes certains) par un fiasco, la responsabilité en incombera de toute façon aux syndicats de salariés qui ne veulent pas comprendre la situation économique.
Lorsqu'on sait que le MEDEF a d'ores et déjà déclaré : "Une négociation : Sur quoi ? Sur quels sujets ?" (voir Slovar du 12 février 2009) et que sa seule préoccupation est d'obtenir un peu plus de liberté pour licencier : "La présidente du Medef, LaurenceParisot, a proposé ce jeudi aux organisations syndicales d'entamer une "délibération sociale", moins formelle qu'une négociation, sur une nouvelle modernisation du marché du travail, qui pourrait inclure une réforme du droit de licenciement. L'objectif, selon "Le Figaro", serait triple: rendre les licenciements économiques plus rapides, les sécuriser juridiquement pour limiter les recours devant les prud'hommes et permettre aux entreprises de licencier avant même d'être en difficulté financière ... / ...
On comprends mieux comment on va essayer de balader les salariés et leurs syndicats. Néanmoins, la nouvelle mobilisation du 19 Mars, devrait être en cas d'échec à la dimension des problèmes qui touchent tous les français. Même si le bon Monsieur Soubie déclare trouver : "pas du tout anormal" que les syndicats aient lancé la mobilisation du 19 mars, mais, pense qu' elle est "déconnectée de ce qui va se passer mercredi"
On est en droit de lui répondre que dans peu de temps, il est probable que les français se passeront des syndicats et partis politiques pour demander eux mêmes une meilleure justice dans la répartition des profits et là, les jolies phrases et écrits ne serviront plus qu'à faire des cocottes en papier.
Donc RDV le 19 mars et ... plus si affinités
Crédit photo
Stratégie .gouv
Crédit montage
Tropic@lBoy

Libellés : economie, medef, social, syndicats