Regardé l'autre soir à la télévision française des programmes sans aucun point commun mais qui, finalement, disent pas mal de choses. Compte rendu.
D'abord sur une chaîne sponsorisée. On y voit une niaiserie de prime abord et de prime time, avec un chef cuisinier qui lance un défi à trois gars de chez gars qui en rament pas une à la maison et qui n'ont jamais ou presque mis les pieds dans une cuisine. Leur mission : préparer un repas pour 40 femmes du quartier où ils habitent. Passons sur les clichés, les fonds sonores appuyés, les effets de caméra, la voix off, oublions deux secondes qu'on n'est pas en train de préparer le prochain sommet du G41 et retenons, simplement, les sourires de ces types à qui ont vient de faire découvrir les plaisirs qu'il peut y avoir à concocter des plats. Mention à ce quinqua qui séduit sa dame avec une soirée aux chandelles. Ses gouttes de sueur à vouloir bien faire avaient quelque chose de touchant.
Ensuite, plus gravement, sur une chaîne publique, la plongée dans un univers méconnu et que, pour tout dire, je n'aurais pas imaginé aussi dur : celui des patrons. Ô, pas ceux qui caracolent au CAC 40, non. Ceux qui, au quotidien, partout, gèrent des PME. 90 % de la profession autrement dit. 70 % des emplois en France. Le reportage montre leur souffrance au travail. Et c'est quelque chose. Passons sur le pathos de circonstance, quelques traits trop appuyés, et notons le sérieux du reportage qui nous montre l'extrême solitude (avec ses conséquences parfois irréparables) dans laquelle évolue ces hommes et ces femmes. Qui n'osent ou ne savent pas (plus) se dire, partager, parce qu'il faut être un winner, un battant, un qui n'a pas d'émotions.
PS : à noter aussi sur la même chaîne, un peu plus tard, une émission au concept trés intéressant et que je ne connaissais pas : Les clés de l'orchestre. Jean-François Zygel, un pianiste, décortique pour nous l'écriture d'une oeuvre classique. Il en explique les rouages, en montre les subtilités, en souligne les aspects. Hyper pédagogique et bien fait. Là, c'était du Bartok. La bio de JFZ est ici. Son site officiel là.