Quand j’étais petite, je n’arrêtais pas de dire que si j’avais mon cheval personnel à moi toute seule, je le monterai dès que j’aurais 15 mn de libre, donc à peu près tous les jours. Il ne me serait jamais venu à l’esprit que je puisse ne pas avoir envie de le monter un jour, d’ailleurs, le premier qui m’aurait dit ça m’aurait entendu hennir un truc du genre « non mais ça va pas, t’es pas malade ! ».
Quelques années se sont écoulées (oui, j’ai bien dit quelques années et non pas un siècle) et il s’avère que j’ai enfin mon dadou personnel et une petite crème en plus. Donc, la question à me poser maintenant est : « est-ce que tu le montes tous les jours ? » Et là, je réponds « non mais ça va pas, t’es pas malade ! ».
Comment se fait-il qu’une réponse identique fasse suite à deux questions aussi opposées ? C’est bien simple :
- j’ai vieilli (maintenant, j’ai mon chez moi et toutes les tâches ménagères qui vont avec, donc moins de temps libre) ;
- j’ai vieilli (j’ai moins la pêche et que je laisse un peu de temps entre deux séances à courbatures) ;
- j’ai vieilli (je suis moins exaltée qu’auparavant, oui j’ai mon cheval mais il est aussi heureux sans que je lui grimpe sur le dos tous les jours) ;
- et enfin, j’ai vieilli (j’ai un peu moins d’entrain qu’avant pour aller me peler les mains, le nez et les fesses dehors les jours de tempêtes).
C’est mon premier hiver en tant que proprio et je ne regrette pas d’avoir anticipé mon manque d’entrain à le sortir en cette saison. Je lui avais donc prévu sa pension au pré, avec des copains et un abri et comme ça, je n’ai même pas besoin de culpabiliser.
Une séance gratouilles et papouilles en hiver vaut aussi bien qu’une ballade dans la boue entourés de chasseurs. Mais attention, le premier qui me dit que je suis vieille, ça va barder !
En résumé, si tu vieillis, pense au pré !