Au risque de passer pour un affreux xénophobe, on commence à trouver un peu exagéré la propension du CA Brive Corrèze de trouver systématiquement l'herbe plus verte chez nos voisins Anglais. D'un point de vue herboricole, pas de contestation possible. Mais sur le plan sportif, cela reste à démontrer.
On avait déjà pointé cette anglomanie briviste (ou plus précisément "celto-britomanie", puisque le CABCL compte dans ses rangs trois Gallois). Sans doute est-elle à rechercher du côté de Laurent Seigne qui a vraisemblablement apprécié son séjour (pourtant mitigé en termes de résultats) en Angleterre.
A l'heure actuelle, le club de Patrick Sébastien compte cinq sujets de sa très gracieuse majesté. Et ils pourraient bien être au moins six l'année prochaine, avec l'arrivée annoncée de Ricky Flutey, le centre de l'équipe d'Angleterre. Ce jeune Néo-Zélandais d'origine a en effet été recruté pour la saison prochaine. Ajoutons la possible signature de l'arrière Irlandais Geoff Murphy et nous aurons une équipe qui pourrait tout à fait débuter un match de Top14 sans aucun Français dans ses rangs !
Il ne s'agit pas de blâmer le seul CABCL, qui est loin d'être le seul club à pratiquer cette escalade des recrutements internationaux.
Mais au moment où l'on constate l'incapacité du XV de France à proposer un jeu digne de ce nom, et où l'on commence à entendre des voix qui pointent la part de responsabilité de notre championnat dans cette situation, le CABCL incarne les travers, pour ne par dire les dérives des clubs professionnels Français. A force d'aller chercher des joueurs à l'étranger, on prive les talents français de la possibilité de s'imposer dans des effectifs de plus en plus riches. Qu'on ne dise pas qu'un joueur talentueux finit toujours par percer. On sait bien, notamment chez les avants, qu'il faut du temps et des matches pour polir un diamant brut. Ce n'est pas en demandant aux jeunes d'aller jouer en ProD2 (voire en fédérale) qu'on leur permettra de franchir le cap qui sépare le bon joueur de l'international. Et ce n'est pas les quelques strapontins offerts dans des clubs moins bien classés du Top14 qui résoudra l'équation.
Une équation à plusieurs inconnues, dont les moindres ne sont pas l'équipe de France ou les victoires en H Cup.
On ne parlera pas d'identité du club, de mercenaires ou de désamour du maillot. Depuis l'avénement du professionnalisme, on sait que ces "valeurs" n'ont plus tout à fait la même cote qu'auparavant.
Si l'on ne place le débat que sur la seule question des ressources humaines (employons un langae de "professionnel"), on ne peut que s'inquiéter pour l'épanouissement des talents tricolores.
Aujourd'hui, l'exemple Gallois est dans toutes les bouches.
Regardez les effectifs composant les franchises qui évoluent en ligue Celtique ou en Heineken Cup.
Vous aurez un des facteurs d'explication de la belle santé des Diables rouges.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 08 mars à 12:00
D'accord avec vos remarques, mais c'est oublier que le professionnalisme est sans frontières (voir les effectifs foot du barça par exemple), c'est oublier que le Limousin-Périgord a attiré une population anglophone installée dans ce qu'on appelle le britishland et donc que les britanniques nombreux dans les écoles, collèges et lycées de la région y sont un peu chez eux. C'est oublier que le grand précurseur de l'équipe montée de toutes pièces est le Stade français qui n'a pas été lynché pour autant, au contraire ! Ne parlons pas de Toulon qui depuis trois ans a constitué une équipe d'étrangers sans susciter beaucoup de réprobation ! Les achats de vedettes pour quelques mois à Perpignan non plus...Ces clubs et quelques autres auraient-ils plus de légitimité ? Une petite ville se bat avec ses moyens, est-ce ce qui est gênant ? N'oublions pas que la répartition des meilleurs joueurs français se fait au bénéfice des mieux dotés économiquement, géographiquement et environnementalement parlant. Faudrait-il donc laisser trois ou quatre clubs faire le premier marché et laisser les autres s'arracher les restants ? Ce serait assurer un championnat sans suspense, c'est d'ailleurs ce à quoi on assistait peu ou prou ces dernières années. Alors, sous peine de figer la situation, il faut bien aller chercher les joueurs là où ils sont disponibles...ou encore interdire au Stade toulousain, au Stade français et quelques autres de rafler la mise (un salary Cap comme en Angleterre ?). Alors oui, cela pose problème, mais problème qui ne concerne pas davantage le CABCL que les autres clubs. Ce sont les règles du jeu qui doivent être changées de façon à établir un nouvel équilibre. Mais ne soyons pas irréalistes ! Le professionnalisme, c'est équilibre et rentabilité financière. Et dans ce domaine, ce n'est pas l'attraction du club, mais la puissance économique ou la présence d'un mécène qui priment. Alors cessons de désigner du doigt un club, en l'occurence Brive, qui ne fait rien d'autre que jouer les cartes du professionnalisme ! Ou bien désignons tous ceux qui le jouent et dans ce cas ça n'a plus de sens..