Le groupe UC-UDF, dont le président Michel Mercier est également l’actuel trésorier du Mouvement Démocrate, a la charge politique de faire discrètement la pluie et le beau temps au sein de l’hémicycle sénatorial. Récemment, on a pu constater que certains projets de loi ont connu quelques difficultés avant d’être entérinés, notamment le texte relatif à l’audiovisuel public. Depuis le renouvellement de septembre dernier, le groupe UMP n’a plus la majorité absolue et ne dispose « que » de 151 sièges, il se trouve régulièrement obligé de composer avec le groupe centriste (29 sièges) et les radicaux (17 sièges). Prendre en compte les centristes n’est pas chose aisée pour les sénateurs UMP qui ont toujours à l’esprit cette phrase de M. Chirac « Ces gens-là, ça se roule dans la farine avant de les faire frire ». Belle mentalité… Le Sénat, noble et ancienne institution républicaine, garde encore de vieux réflexes politicards dans l’ambiance feutrée de ses couloirs. Paradoxalement, la Chambre Haute est plus représentative de la diversité des territoires français et permet l’éclosion de groupes politiques représentant la réelle couleur politique des collectivités territoriales. La bipolarisation classique droite-gauche s’en trouve atténuée, les alliances politiques et les appétits de pouvoir accentués. Il se murmure qu’un rapprochement entre le groupe centriste et les radicaux de gauche pourrait avoir lieu, de nombreux échanges de travail ont lieu de manière informelle. De l’aveu même de Michel Mercier et Yvon Colin, président du groupe RDSE ce rapprochement est « à l’étude » et « si ces deux groupes sont capables de créer des passerelles, voire plus, constituer un groupe commun, ils seront déterminants sur les textes qui passent au Sénat et décisifs pour une future majorité en 2011 ». Il est certain qu’un groupe d’une cinquantaine d’élus pèsent plus dans la balance des débats et qu’en politique il faut agir concrètement afin de faire avancer ses idées. Toutefois, mon esprit taquin se demande sur quelles valeurs et quels concepts fondamentaux pourrait se fonder un tel groupe. On nous répondra « tolérance et ouverture ». Soit. Lorsque l’on sait que certains sénateurs, dont Jean Arthuis, président de l’association Rassembler les centristes, envisagent de fonder leur propre parti dès la fin de l’année 2009, sur les décombres de l’ancienne UDF, on peut se demander si de tels rapprochements sont sincères et œuvrent pour l’intérêt général… A surveiller de très près !