Des propos qui ont dû ravir Axel Kahn. Invité hier soir sur France 5 dans l’émission Ripostes, le président de l’Université Paris-V a fustigé « le mépris » dont fait preuve le gouvernement à l’égard de la communauté universitaire. Pour lui, « l’impression que l’on n’est pas considéré, l’impression que l’on se tourne vers vous éventuellement avec condescendance » est même « un facteur qui aggrave » la situation. Et d’ajouter : « Le niveau zéro de l’abécédaire de la gouverrnance, c’est d’indiquer aux gens que vous voulez réformer, que vous les aimez profondément. » Une attaque en règle contre Valérie Pécresse qui, mardi dernier, devant les députés, avait osé expliquer que « des preuves [d’amour] à la communauté universitaire, [le gouvernement] en [donne] tous les jours » !
Mais le « mépris » a au moins un mérite : renforcer ceux qui pensent en être victime. Et dans le cas présent, le « mépris » fonctionne à plein régime. Le mouvement de contestation qui regroupe aujourd’hui présidents d’université, enseignants-chercheurs, « simples » enseignants, étudiants et lycéens s’en trouverait même requinqué. Et après deux semaines de grève dans les universités, il se structure de plus en plus. Une coordination nationale étudiante s’est par exemple réunie ce week-end à Rennes et a appelé à « une plus vaste mobilisation ».
Opération « séduction… de l’opinion publique » !
Cette mobilisation commence dès demain, mardi, avec une opération en direction de l'opinion publique : distribution de tracts dans des lieux comme les gares, envois massifs de mails, organisation de conférences, etc. Suivra jeudi, une journée plus traditionnelle de manifestations à travers toute la France.
On saura à ce moment-là si les efforts de Valérie Pécresse pour aimer les étudiants sont payés de retour. Philippe MARX - Agir ! Réagir !