Pour le côté comique, rapprochons les mots, “forum des halles”, “samedi après-midi” et “fin de soldes”.
Le lieu est assez sympathique pour qui ne connaîtrait pas : l’acoustique d’un 747 se préparant à décoller, des adolescents dont le taux de testostérone dépasse le taux de chômage français et de sympathiques militaires le famas en bandoulière.
Dieu n’avait pas voulu venir, je n’ai toujours pas compris pourquoi. J’avais évoqué des mots magiques, comme “bonnes affaires”, “lieu sympathique et animé” et “on va bien s’amuser à essayer des robes”. Rien n’y a fait.
J’ai le sens de l’orientation d’un bulot et Ariane, d’une chenille.
On avait en tête trois magasin ; New Look, H&M et Sephora. Notons que nous visions donc le vêtement de qualité. Tout ca en une heure. Enfin 20 mn vu qu’on a erré pendant 40 car on avait la flemme de regarder un plan ; que j’aurais de toute façon lu à l’envers.
J’ai acheté un sac magnifique que je me dois de vous présenter. Les gens ont assez peu l’œil devant les bonnes affaires ; je me propose donc de jouer l’espace d’un instant le personal shopper.
Il s’agit donc d’un sacs baguette en pure soie synthétique, diamants taillés dans la masse de plastique et carton de qualité.
Cette petite merveille est restée ignorée du public, le rayon était plein.
Le prix : douze euros. Le cours du diamant a en effet beaucoup baissé depuis la crise.
Le voici donc.
J’y ai mis à côté des champignons car ce sac peut être utile lors de bucoliques promenades à guetter mousserons et autres morilles.
Les modeuses se reconnaissent à leur esprit créatif, imaginatif et jamais pris en défaut. Ce sac, nous sommes d’accord, se suffisait en lui-même ; néanmoins l’ajout original de ce charmant oiseau en fait une œuvre unique que m’envieront les DreyFuss et autres Marant.
Cette bonne journée, riches en bonnes affaires, ne pouvait s’achever sans d’aimables marivaudages. Nous avons croisé de sympathiques garçons, visiblement prêts à entamer discussion autour d’un thé qui nous ont apostrophé d’un charmant “eh oh les gouines”. C’est à ce genre de petits détails que je constate que l’élégance française n’est toujours pas morte.
Les bonnes choses ayant toujours une fin, on a du repartir, prendre la ligne 1 afin de vivre l’expérience ineffable d’une sardine dans sa boite.