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Du bon, du bonnet, du très très bon

Publié le 16 février 2009 par Didier54 @Partages
Le bonnet est de saison. Le bonnet est une affaire de famille. Surtout celui qui disparaît. Visiblement, j'ai transmis ce savoir faire à gars de onze et cinq ans : ils ont dû en paumer cinq ou six depuis le début de l'hiver. Ces chenapans s'en moquent comme de leur première paire de chaussettes. Les écharpes aussi font le mur, de toutes façons.
Cela m'a valu une belle histoire à narrer l'autre soir. A table. Avec un sens de l'amorce assez féroce : vous savez les gars qu'un bonnet perdu, ça peut vous conduire en prison ? Yeux ronds comme des soucoupes. Et de leur raconter ce qui suit. Du véridique.
Lorsque j'avais leur âge, j'en avais fait une bonne avec deux copains. Enfin une bonne. Disons plutôt une poilante qui s'est effectivement terminée au poste du fait d'un bonnet.
Nous nous étions faufilés ce jour-là dans une grange du village. Ancienne ferme dont les bâtiments servaient désormais de garages à caravanes. En quête d'un terrain de jeu plus exotique que le terrain de foot, ou la rue, nous étions ravis d'évoluer dans ces maisons sur roues, au milieu de tracteurs et de vieilleries. Tout un univers.
Mais voilà qu'à un moment, nous nous retrouvons enfermés de l'intérieur dans une des caravanes. Panique à bord. Nous finissons par sortir, mais par la vitre arrière. Et en forçant quelque peu. En la flinguant quoi.
Nous croyant très malins, on s'est barrés comme des voleurs, fiers de notre coup après coup.
Sauf que plusieurs mois après, les gendarmes débarquent au centre aéré où nous étions mon frère et moi ainsi que l'un des copains en question. Et les 22, les chtares comme on disait à l'époque, les bleus, les flics, les voilà qui embarquent mon frangin. Because... vous l'avez deviné je pense... because un bonnet. LE bonnet. Retrouvé dans la caravane.
En ce temps-là, colonies de vacances obligent, nos vêtements étaient porteurs de nos noms. Traçabilité exemplaire. Le bonnet avait en l'occurrence une étiquette avec dessus le nom de mon frère de cinq ans plus âgé que moi. Le voilà dans l'estafette à ne rien capter de ce qu'il se passait pendant que moi, en proie à ce qui fut probablement mon premier dilemme, je ne savais pas quoi faire. Me dénoncer ? Ne rien dire ? Laisser mon frère aller en prison à ma place ? Embarquer mon copain en me dénonçant ? A 10 - 12 ans, on pense comme ça...
J'ai bien sûr fini par aller dans l'estafette pour dire que ce n'était mon frère le fautif mais moi. Moi pas tout seul, bien sûr.
Les parents des trois chenapans ont remboursé la vitre de la caravane. Qui se trouvait être celle celle du capitaine de la gendarmerie du village.

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