Après sa victoire 32 à 28 sur Agen, en match en retard de la 15ème journée du ProD2, le racing Metro compte désormais 10 points d'avance sur son poursuivant immédiat le SC Albi.
Nous n'en sommes encore qu'à la 19ème journée et il en reste, en bonne logique, 11 à disputer avant de connaître le nom du champion, admis à l'étage supérieur sans passer par l'épreuve périlleuse des phases finales.
Aussi, il est encore un peu tôt pour annoncer la montée du Racing dans l'élite du rugby professionnel Français. Et pourtant, il semblerait que les dirigeants du club Francilien, président en tête, considèrent l'accession comme "presque" acquise. En témoigne l'annonce quasi-officielle de la signature de Lionel Nallet et de Sébastien Chabal pour la prochaine saison. Rien que ça !
Sans compter les pourparlers entamés avec François Steyn, le puissant demi d'ouverture (ou centre) Springbok.
Difficile de ne pas se sentir un peu émoustillé à la perspective du retour en Top14 d'une équipe mythique. Le fameux Racing, club historique, qui a fourni à la France une brochette d'internationaux de talent, depuis Yves du Manoir jusqu'à Laurent Cabannes et qui a accueilli en son sein des joueurs hors normes (on pense à Jean-Pierre Rives, évidemment, mais aussi à Robert Paparemborde ou Franck Mesnel), animés par une certaine idée du rugby.
Difficile de ne pas saliver à la perspective des deux derbys annuels entre les "ciel-et-bleu" du Racing et les "rose-et-couleur-à-définir" du Stade Français, dans un Stade de France enfiévré.
La probable montée du Racing Métro ravira les nostalgiques, et elle inquiétera les tenant du rugby de sous-préfecture. Car le Racing est ce qu'il convient d'appeler une grosse cylindrée en termes financiers. Le président Jacky Lorenzetti a déjà mis sur la table suffisamment d'argent pour bâtir une équipe capable de remonter. Et il ne fait pas de doute qu'il cherchera à avoir une équipe qui tienne la route en Top14. Le recrutement du duo Chabal - Nallet, s'il est confirmé, devrait s'accompagner de celui de plusieurs joueurs de haut niveau.
Le président du Racing sait pourtant qu'il ne suffira pas d'aligner des zéros sur des chèques pour aligner les victoires en championnat, comme l'a appris à ses dépens Mourad Boudjellal. La présence de Pierre Berbizier à la tête de l'équipe pourrait contribuer, sans la garantir, à son acclimatation aux joutes du Top 14.
Il n'est d'ailleurs pas étonnant de constater que les premières annonces de recrutement concernent des joueurs du paquet d'avant : réussir à bâtir un pack susceptible d'affronter les conditions de jeu du championnat hexagonal sera sans nul doute une des clés du maintien.