Le patrimoine conservé est exceptionnel en tout point et d'une richesse incomparable. Le nombre d'église frise l'indécence et la qualité de ce qu'elles renferment laisse pantois n'importe quel non averti.
Comme souvent en Italie, lorsque l'on débarque, on ne sait où regarder tellement le cadre qui vous entoure est hallucinant. Venise a, en plus, une particularité vraiment essentielle : ses canaux. Cela lui confère une ambiance inimitable et des perspectives assez fantastiques (les adjectifs risquent de manquer pour cet article, excusez-nous !)
Essayons tout de même de dégager les grandes lignes de la découverte de la Sérénissime.
Dans l'ensemble des églises que nous avons vu (pas toutes malheureusement, elles sont trop nombreuses !), ce qui frappe le plus est la richesse des collections dans ces bâtiments. On pourrait presque dire que chacune est un musée avec des collections de toiles de maîtres incomparables.
Titien, Véronèse, le Tintoret et Bellini sont les peintres les plus représentés, parce que vénitiens. Les tombes de deux de ces peintres sont d'ailleurs visibles. Titien est enterré à la basilique dei Frari, dans San Polo. Cette église est l'une des plus grandes de Venise et nous a vraiment bluffé. Vous y verrez le tombeau curieux de Canova, de forme pyramidale. Titien a livré ici de oeuvres assez fascinantes.
Tintoret est enterré à Santa Maria dell'Orto, dans le quartier du Ghetto, lieu de vie du peintre qui revenait souvent dans cette église pour rechercher l'inspiration.
Un peu plus loin, vers le Castello, ne manquez pas la basilique San Giovanni e Paolo. C'est probablement la plus grande église de la ville. Elle renferme les tombeaux des Doges. Sur la place (que l'on appelle Campo), devant l'église se trouve une magnifique statue équestre de Bartolomeo Colleoni de Verrocchio, réalisée dans les années 1480. Elle est sublime dans l'arrogance et la fierté du personnage.
Dans l'ensemble des édifices sacrés, ce qui nous le plus surpris sont les pavements. Très souvent en marbres, ils sont très beaux, artistiques, avec des rendus de volume inattendus (ici, celui de Santa Maria della Salute).
Il serait banal de dire que la place San Marco est extraordinaire, mais nous le disons quand même. La basilique reste un énorme choc, avec son style byzantin. Toutes les coupoles sont recouvertes de mosaïques. La frustration peut venir du fait que l'on ne peut pas se promener tranquillement et profiter des lieux : le parcours est balisé pour canaliser le flot ininterrompu de visiteurs. Nous vous conseillons particulièrement la visite du musée qui vous donnera l'occasion de voir les originaux des fameux chevaux de bronze rapportés de Constantinople après le détournement de la croisade de 1204.
Au niveau historique, la croisade fait partie des deux évènements principaux à connaître pour bien comprendre l'histoire de la ville, avec la bataille de Lépante, de 1571, lorsque les vénitiens, alliés aux espagnols gagnèrent cette bataille navale, face aux turcs. Dans tous les lieux historiques, des peintures de cette bataille sont présentes, comme dans le Palais des Doges, par exemple. La visite de ce palais est vraiment intéressante, pour le faste des salles officielles de l'ancienne république de Venise.
Le Grand Canal regorge de façades extraordinaires que l'on découvre le mieux par bateau, puisque il n'y a pas de quais sur toute la longueur. Même si la gondole paraîtra plus appropriée, privilégiez le Vaporetto, sorte de bus local, mais sur l'eau. Il va lentement et permet de bien profiter pour une somme bien plus modique que les gondoles. La majorité des façades datent du XVIIe siècle, mais quelques unes rappellent les fastes médiévaux, telle la Ca' d'Oro, nom due à sa façade toute recouverte d'or, au Moyen-Âge. Ce palais renferme une musée assez intéressant, même si l'organisation ne rappelle plus vraiment un palais vénitien, ce qui est dommage...
Le ville regorge de musées, et il est difficile de choisir. Le musée Corer, dont le billet est jumelé avec le Palais des Doges est riche mais ancien, dans sa muséographie. C'est d'ailleurs le défaut principal de tous les musées, il sont vieillots dans la présentation des oeuvres. La Galerie de l'Académie est immense, mais a donc le même défaut. La seule exception est le musée Peggy Guggenheim. La future fondation Pinaut, sur la Punta della Dogana (en face de la place San Marco) devra sans doute moderniser tout cela ; elle doit ouvrir courant 2009.
Vous n'oublierez pas de vous perdre dans les ruelles de Venise qui sont toutes magiques, sinueuses, étroites. Vous vous perdrez de toute façon, que vous le vouliez ou non, mais c'est très agréable !
Il n'est pas question d'être exhaustif dans le descriptif de Venise, car cela apparaît comme une mission impossible. Un blog qui y serait consacré n'y parviendrait pas, alors un article !
Bien sûr, on ne peut être que fasciner par cette ville unique. Nous avons d'ores et déjà envie d'y retourner pour continuer notre périple. L'architecture y est atypique, variée, fastueuse. C'est un musée à ciel ouvert dont on ne peut se lasser. A connaître donc.