Dionicio Nuñez, ancien député du MAS, est venu à Paris au double titre de producteur de coca et de Conseiller auprès du ministère bolivien des Relations Extérieures, afin de présenter la conférence-débat « Coca et résistance » qui a eu lieu le 11 février 2009 à la Maison de l'Amérique Latine.
Dionicio Núñez
envoyé par Olga González
Dionicio Núñez
Organisée par l'Ambassade de Bolivie en France, cette conférence était une forme d'écho lointain au colloque « Les cultures à usage illicite dans la région andine » organisé par le Groupe Actualité Colombie (GAC) et qui s'était tenu en mai 2004 à l'Unesco sous divers patronages, dont celui de la Maison des sciences de l'homme de Paris.
En interne, la Bolivie entend favoriser la mise en place d'une législation rendant licite la production de la feuille de coca favorisée par un strict contrôle social émanant des communautés traditionnelles, puis facilitant la commercialisation, l'industrialisation et l'exportation du produit. Vers l'extérieur, le pays milite pour une remise en question des conventions internationales uniquement destinées à des interdictions sans nuance.
Les réflexions sur la revalorisation et la réhabilitation de la feuille de coca participent en quelque sorte au débat relatif à la nouvelle stratégie de lutte contre les drogues en Amérique Latine, tel qu'il est proposé par la Commission latino-américaine Drogue et Démocratie. Cette dernière est constituée par un groupe d'intellectuels réunis autour des ex-présidents Fernando Henrique Cardoso (Brésil), César Gaviria (Colombie) et Ernesto Zedillo (Mexique). Elle entend proposer des solutions alternatives après avoir constaté qu'il existait de sérieux doutes sur l'efficacité du Plan Colombia imposé par les Etats-Unis afin d'obtenir l'éradication des cultures illicites. Ce plan ne prenant pas assez en compte le problème de la consommation, il conviendrait aussi de faire de ce dernier un thème de santé publique, d'en réduire les conséquences au moyen d'actions d'information et de prévention, et d'insister en même temps sur la répression collective du crime organisé.
À voir : Mardi 17 février 2009 : conférence exceptionnelle de S.E. Evo Morales Ayma, Président de la République de Bolivie. Inscription obligatoire dans la limite des places disponibles (des contrôles d'identité auront lieu) sur le site de notre partenaire Opalc.