On avait laissé la Villa Pereire quelque peu bringuebalante sur le plan culinaire, hésitante sur le style, incapable de maintenir le cap, voguant sans trop de conviction vers la fusion food. D’une semaine à l’autre, c’était le jour et la nuit. A bâbord, des plats joliment maîtrisés et à tribord, des catastrophes à jurer de ne plus jamais y remettre un orteil. Et puis récemment, un nouveau Capitaine, c’est le nom du chef, a repris les commandes. Ce trentenaire passé chez Christian Constant au Violon d’Ingres et chez A & M a rapidement imposé sa patte jouant habilement avec les herbes et les condiments sur lesquels il a cependant parfois un peu la main lourde. Et ce n’est pas le basilic thaï qui nous dira le contraire, lui qui trône aux côtés de madame la coriandre sur un tartare de dorade judicieusement accompagné de légumes croquants marinés, le tout escorté d’une sauce soja. Un plat malin mais qui déclenche les foudres de la dorade qui aimerait supplanter le basilic thaï. Si l’assiette Villa Pereire n’a que peu d’intérêt, sorte d’inventaire en mini portion de ce que le capitaine est à même de préparer, la suite souligne tout le bien que l’on pense du jeune maître à bord des fourneaux. En l’occurrence, un savoureux risotto tout en équilibre de thym citron, d’émulsion de coco et de feuille de citronnier qui escorte des Saint-Jacques rôties à la perfection. Quant au tian d’agneau « parmentier », purée à la tapenade et jus aux herbes, s’il est parfaitement maîtrisé, il est à éviter pour celles et ceux qui devraient assurer une réunion dans l’heure qui suit. Et ce n’est pas le vacherin qui pourrait arranger vos affaires. En revanche, vous pouvez vous laisser guider vers l’ananas mariné, tout en douceur et en légèreté.
116, boulevard Pereire. 17e. Tél. : 01 43 80 88 68. Menus : 24,50 et 29,50 €. M° : Pereire. Fermé le dimanche.