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La Reine de l'Idaho - Thomas Savage

Par Woland

La Reine de l'Idaho - Thomas Savage

The Sheep Queen Traduction : Pierre Furlan

De Thomas Savage, "Le Pouvoir du Chien", découvert assez tardivement dans notre pays, ne cessait d'attirer mon attention sur les présentoirs des librairies. Mais les commentaires dithyrambiques qui accompagnent sa quatrième de couverture me maintenaient à distance : je me méfiais. Néanmoins, cet auteur m'intéressait, une sorte de feeling passait de lui à moi sans que je susse très bien pourquoi et comment cela se faisait puisque je n'avais jamais rien lu de lui.

Finalement, je coupai la poire en deux et choisis un roman moins connu dont le sujet me plaisait : "La Reine de l'Idaho." Et tout de suite, au-delà la traduction, j'ai été envoûtée : l'un de ces styles si simples en apparence qu'on oublie volontiers la charge de travail qu'il a fallu pour en arriver là, un récit fluide et attentif aux émotions de chaque personnage, un rythme faussement paresseux, des héros atypiques et pourtant authentiques, une quête affective pleine de pudeur et de tendresse.

Pionnier du mouvement dit "des écrivains du Montana", Thomas Savage raconte les vastes paysages de l'Ouest américain que l'industrialisation du pays est en train de transformer, lentement mais sûrement. Pour les Burton, la famille d'éleveurs à laquelle appartient le narrateur (Thomas ou Tom), la vie s'écoule d'abord paisiblement car il faut tout créer dans ce monde encore inviolé. Puis, avec la seconde génération et l'entrée dans la famille d'Emma, la future "Reine des Moutons", tout s'accélère. Un tout petit peu d'abord, puis un peu plus, et enfin de plus en plus.

Toute famille a ses squelettes et ses drames : celui du clan Burton, c'est la mort de Tom-Dick, le fils d'Emma. Un décès qui va influer de façon catastrophique sur le destin de sa fille, Beth, faisant celle-ci se noyer peu à peu dans l'alcool jusqu'à ce que son propre fils, Tom, découvre un jour la raison de cette dépression.

On notera que ce roman a été également publié sous le titre : "I heard my sister speak my mind", titre beaucoup plus explicite que "The Sheep Queen" (et bien plus que "La Reine de l'Idaho") puisqu'il se réfère à la quête d'Amy, la soeur inconnue de Tom, qui ouvre la première partie du roman.

Prochain objectif : "Le Pouvoir du Chien." ;o)


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