Là encore allez savoir pourquoi j’ai ressorti ce disque du carton. Ni même comment il s’est retrouvé dedans. Pas une seule information en français sur ce groupe sur la toile, inconnu de Discogs, et généralement confondu avec The Swims, duo basse / batterie de Sacramento édité par Distille et par ailleurs assez bon. Pourtant, armé de patience et d’un bon gros Harrap’s, vous observerez que ce Ride Of The Blueberry Winter a été remarqué par quelques petits blogs américains, et même positionné dans certains classements 2006, forcément obscurs, mais bon. Comparé parfois même au Bee Thousand des Guided By Voices (n’abusons pas non plus), cet album est en tout cas exemplaire dans le genre Elephant 6, à savoir (et vous devez commencer à le savoir) la pop psychédélique d’inspiration sixties matinée de rock indé.
Originaires de Pennsylvanie (Scranton plus exactement), les Sw!ms sont Brian Langan, leader joufflu et bien barré, Claire Connelly, batteuse partie depuis et chanteuse sur "Yub : yub", Matt Walsh à la basse et Philip Rice au tout venant (comprendre n’importe quel instrument ou non qu’il a sous la main). Repérés par le label local Prison Jazz (dont on attend toujours des nouvelles), les Sw!ms donnent dans le fun sérieux, si vous voyez ce que je veux dire. Un peu comme les Apples In Stereo, tout semble coloré et catchy, mais rien n’est laissé au hasard, ou au facile. L’album comprend d’ailleurs seize titres et aucun interlude (chose rare), et chaque titre se différencie par une particularité (chose encore plus rare). _
D’humeur excessivement joyeuse, le disque peut compter sur de très nombreux moments remarquables. "Upstate milkmaid" par exemple, morceau aux distorsions plus rocks, avec solo de guitare Revolver style, placé en voiture balai sur le disque. A l’opposé et donc en ouverture, "C’M’ Off it", tout en Farsifa, voix de schtroumpf et beat saccadé, façon The Monkeys, groupe sixties mythique par ailleurs souvent invoqué dans cet album, et trop oublié par la jeune génération au profit des Beach Boys. Au milieu, "Sara jean" est géniale. Son orgue vous restera dans la tête pour la journée. Tout comme "We need… lava" et ses paroles étranges à souhait.
Je ne voudrais pas oublier non plus "Depth charge" et son plein de synthés, "Blood in the Lanaï" et son couplet Muppet’s Show ou encore "Clean Escape" et sa slide guitar. Au final on se retrouve avec une power pop assez naïve mais complètement débridée, d’inspiration psyché Nugget’s avec les mélodies vocales des Shins, le tout soutenu par un univers visuel coloré au possible. En somme un disque vraiment cool qui mérite d’être sorti du carton. _
En bref : Inconnus au bataillon, les Sw!ms jouent une power pop naïve et débridée et n’ont pas l’air de se soucier du reste du monde. Et moi j’aime bien ça.
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Le Myspace et une galerie de leur incroyable univers visuel
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Le clip de "Pile of features" (pas dans l’album), du grand n’importe quoi, la musique commence à 1’20" et "Blood in the Lanaï" en playback apparemment : _