Le résultat des législatives en Israël ne plaide pas pour le scrutin proportionnel. Voilà un pays en guerre, qui s'estime menacé par l'Iran et projette peut-être une
guerre de grande ampleur. Après les élections, ce pays se retrouve otage d'un homme que Marianne cette semaine décrit comme un Le Pen israélien.
Avigdor Lieberman, avec ses 15 députés (sur 120), revendique le ministère de la défense dans un prochain gouvernement. Lieberman, à propos de prisonniers palestiniens, proposait en 2003 "de les
emmener à la mer Morte et de tous les y jeter, puisque c'est le point le plus bas du globe".
On s'achemine probablement vers une alliance Likoud/Kadima. On peut quand même retenir que le scrutin proportionnel aurait permis à peu près n'importe quelle coalition. Un scrutin à deux tours a
l'avantage de soumettre aux électeurs les coalitions entre partis, qui ne se retrouvent pas avec une majorité totalement inatttendue, ou des alliances entre carpes et lapins. On peut soutenir que
la proportionnelle a l'avantage de refléter la diversité des opinions, ce n'est que la moitié des fonctions d'une assemblée parlementaire, qui doit aussi permettre de former un gouvernement stable
si possible. Je ne parle évidemment pas du "parlement" européen, qui n'a aucune des deux fonctions.