Le Vigan lézarde au pied du massif de l'Aigoual sous l'influence du géant des Cévennes et des eaux de la Souls et Coudoulous qui viennent rejoindre l'Arre venue d'Alzon.
Les "griffouls" des fontaines qui rafraîchissent la place du Quai doivent leur débit à la source d'Isis qui était le lieu de baignades estivales pour nymphes nimoises du temps de Pline.
Les origines du Vigan sont incertaines : l'occupation des sols de la région fut bien réelle à des époques fort reculées comme le néolithique. La source d'Isis compta beaucoup pour Le Vigan qu'il s'agisse d'adduction d'eau potable ou d'arrosage des cultures. On en retrouva l'importance tout au long des siècles. Par exemple, lorsqu'il s'agit de sa donation, en 1069, au Prieuré Saint Pierre par le seigneur d'Avèze ou, par la suite, avec les charges de fontainier et de "griffoulier" commis à l'entretien de la source, du canal et des fontaines.
Les minerais divers et les paillettes d'or des torrents retinrent les romains qui se firent aussi défricheurs et paysans. Puis, après les invasions barbares, le pays fut érigé en diocèse mais la légende veut que l'ancienne cité du Vigan ait été détruite plus tard par les Sarrasins.
Viennent ensuite les heures obscures du haut Moyen Age et il faudra attendre l'arrivée des bénédictins pour retrouver des documents sûrs et des signes de prospérité. Ce sont ces moines qui introduisent la culture des arbres fruitiers, et celle du pommier, devenue spécificité toute viganaise. A cette époque, Pons, comte de Toulouse qui a commis quelques mauvaises actions, désire le salut de son âme et, pour cela, il fait don du Vigan à l'abbaye Saint Victor de Marseille.
Nous sommes en 1053. Le prieuré Saint Pierre du Vigan est ainsi fondé et quelques paysans viennent bâtir leur maison tout autour. La source d'Isis fait à son tour l'objet d'un don et un aqueduc est construit. La prospérité est en marche ! Au début du XIIIème siècle, le pont sur l'Arre sera construit, le bourg aura son hospice et ses remparts.