Entre les deux, mon cœur balance

Vendredi 13, voilà un bon jour ! J'aime les vendredis 13, ils m'ont toujours beaucoup apporté. Ce n'est pas pour autant que je joue à un quelconque jeu de hasard, je n'ai jamais cherché à tirer profit de cette date.

Aujourd'hui, nous avons rendez-vous à Briançon avec A. pour une nouvelle séance de préparation à l'accouchement, mais aussi pour une consultation. Nous profitons de la visite pour lui parler de l'hôpital de Pertuis. Pour elle, pas de problème pour y arriver avant que bébé ne pointe le bout de son nez, si toutefois tout est prêt au moment de partir. Dans cette optique, pas question de laisser évoluer le travail un tant soit peu à la maison, de préparer la valise, de prendre une douche et de déposer les enfants à droite et à gauche... Il faudra que tout soit prêt. Seule précaution à prendre, vérifier qu'il s'agit bien d'un vrai travail, et hop, en voiture.

Dans ce cas de figure, j'ai tout de même une petite appréhension. Elle concerne le pauvre chauffeur qui devra supporter les gémissements de sa douce sans se poser plus de questions. Rouler, toujours rouler, ne pas perdre de temps, ne pas se laisser distraire... Et par dessus tout, rester prudent ! Suivant les conditions du travail, cela peut s'avérer très facile; mais si je gère mal la douleur, il n'a pas fini de s'inquiéter. Et puis si notre petite princesse est pressée, je ne sais pas si ça me plaira vraiment de mettre mon enfant au monde sur la bande d'arrêt d'urgence d'une autoroute ! Malgré tout, cette solution n'est pas vraiment farfelue, pas suffisamment en tout cas pour que nous nous privions de l'envisager comme une alternative à l'hôpital de Briançon.

Briançon, nous en reparlons justement avec A. Lorsque nous lui montrons la lettre que nous avons reçue une semaine plus tôt, elle en fait une lecture très différente de la nôtre. « Il faut savoir lire entre les lignes, nous dit-elle ! » Nous avons pourtant bien essayé, mais rien à faire : pour nous, ce courrier ne correspond vraiment pas à ce que nous avons entendu de la bouche du docteur G. Pour A., les portes ne sont pas fermées. Et derrière les formules réservées couchées sur le papier, il y a avant tout le souci pour l'équipe de se couvrir en cas de pépin. Elle l'admet tout de même, la teneur de la missive a aussi pour objectif de nous décourager dans notre entreprise, mais ce n'est pas pour ça qu'il faut renoncer à cette option.

Nous en profitons pour lui demander quelques éclaircissements sur la fameuse péridurale dont je ne veux pas mais que le sage-homme nous a recommandée afin d'éviter la très crainte crise d'épilepsie. Sa réponse me plaît : « Ils essaient vraiment de vous avoir sur tous les plans ! » Nous le savons, la péridurale masque la douleur; les signes de rupture utérine ne pourraient être décelés que grâce au monitoring. Voilà donc pourquoi il le veulent en continu ! Mais comment aller accoucher avec eux si nous ne parvenons pas à leur faire confiance ?

C'est étrange : à en croire A., tout se passera tellement simplement, tellement naturellement que nous n'aurons pas le temps de nous soucier de ce que le corps médical veut ou ne veut pas. Seule Salomé décidera, et nous, parents, nous ferons de notre mieux pour l'aider à venir au monde.

Aujourd'hui, je dois bien admettre que je ne sais pas trop... Entre un hôpital comme Pertuis qui dit OK (cela reste encore à déterminer), mais qui est à deux heures de la maison, et un autre qui fait tout pour nous dissuader de tenter l'AVA2C et semble nous mener en bateau pour se couvrir au maximum... mon cœur balance. L'idéal, serait d'accoucher avec A. Mais je le sais, ce n'est pas possible. Alors la meilleure option ne serait-elle pas de faire une bonne partie du travail à la maison avant de passer faire un petit coucou à A. histoire de savoir ou j'en suis ? À partir de là, je pourrai facilement filer à la maternité de Briançon, histoire que le personnel médical n'est plus qu'a tendre les bras pour accueillir notre enfant.